Mise en examen du maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, soupçonné de détournements de fonds

Gilles Bourdouleix, maire de Cholet, a été mis en examen dans la soirée de ce mercredi 18 janvier pour abus de confiance et recel d'abus de biens sociaux. Deux de ses proches ont également été mis en examen pour complicité. Le travail d'enquête est poursuivi par le juge d'instruction.

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Nouvelle étape dans l'enquête qui met en cause Gilles Bourdouleix, maire de Cholet, pour des faits de détournement de fonds.

Après avoir été placé en garde à vue mardi 17 janvier, l'élu a été mis en examen par le juge d'instruction pour abus de confiance et recel d'abus de biens sociaux dans la soirée de mercredi, selon un courriel du procureur d'Angers envoyé à l'Agence France Presse. 

Trois autres suspects

Son associé dans le cabinet d'avocats BM&A et ex-conseiller municipal Benoît Martin ainsi que Michel Champion, ancien adjoint, ont aussi été mis en examen du chef de de complicité d'abus de confiance.

En revanche, Natacha Poupet-Bourdouleix, conseillère départementale et épouse du maire de Cholet, n'a pas été mise en examen dans le cadre de cette enquête. Le procureur avait demandé qu'elle le soit pour des chefs de recel d'abus de confiance et d'abus de biens sociaux. 

Des versements suspects 

Les quatre personnes avaient été placées en garde à vue mardi matin dans le cadre d'une enquête menée par la police judiciaire d'Angers sur des transferts d'argent suspects impliquant deux associations - dont l'une est le micro-parti de Gilles Bourdouleix - et deux sociétés civiles immobilières (SCI).

Une partie des sommes serait ressortie vers différents comptes, notamment le compte personnel de Gilles Bourdouleix.

Éric Bouillard

Procureur d'Angers

Au cours de l'enquête, les policiers remarquent des versements d'argent entre ces entités, dont une somme supérieure à 200 000 € versée au parti de Gilles Bourdouleix. Des fonds qui ont en partie été retracés jusqu'au compte du maire de Cholet et qui lui auraient permis de rembourser un prêt personnel à hauteur de 45 000 €.

Un micro-parti datant de 2012

Le micro-parti de Gilles Bourdouleix, "Les Indépendants de la France de Métropole et d'Outre-mer" (IFMOM), a le statut d'une association loi 1901.

Il a été créé le 6 avril 2022 avec l'objet de "rassembler dans le cadre des institutions républicaines toutes celles et tous ceux qui, directement ou indirectement, militent pour le renforcement des liens entre la métropole et les territoires d’outre-mer quel que soit leur statut".

Basé à Cholet, l'IFMOM a présenté deux candidats aux élections législatives à Saint-Pierre-et-Miquelon en 2012, rapportent Ouest-France et le Courrier de l'Ouest. Une façon légale d'accéder plus facilement aux financements publics. "En outre-mer, une seule candidature obtenant plus de 1% des suffrages exprimés ouvre l'accès au financement public", écrit Laurent de Boissieu, journaliste politique. 

Les investigations continuent

Les mis en examen sont toujours présumés innocents, rappelle le procureur d'Angers. Ils sont cependant interdits d'entrer en contact les uns avec les autres.

"Gilles Bourdouleix a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact avec les autres mis en examen et obligation de payer un cautionnement de 20 000 €", précise Éric Bouillard. Une caution de 5 000 € à Benoît Martin et Michel Champion.

L'enquête se poursuit désormais sous l'égide du juge d'instruction, et devrait encore durer plusieurs mois. Elles concernent des sommes de moindre importance, pour un préjudice total qui serait de l'ordre de 50.000 à 60.000 euros, selon le procureur.

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