Coronavirus : les médecins généralistes de Maine-et-Loire créent une seconde filière pour contrer le covid-19

Le risque de létalité importante liée au covid-19 est de plus en plus évident. En 1ère ligne pour soigner, écouter la population, les généralistes de Maine-et-Loire se sont organisés pour mettre en œuvre une seconde filière destinée à diriger les patients vers le lieu de soins le plus adapté.

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Si l'initiative du mouvement revient à Yves-Marie Van Damme, infectiologue au CHU d'Angers, c'est à la mobilisation générale, et quasi instantanée, des médecins généralistes du département de Maine-et-Loire, qu'on doit la mise en œuvre de cette seconde filière, destinée à détecter les malades, et les diriger vers le système de soins, médecin de ville ou hôpital, le plus adapté à leur situation.

L'idée est simple, puisque des malades vont arriver en masse dans les services d'urgences des hôpitaux, pourquoi ne pas permettre aux médecins généralistes de hiérarchiser le besoin en matière de soin de chaque personne. Et de s'organiser en conséquence pour que les personnes réellement atteintes par le covid-19 ne croisent pas les malades nécessitant des soins habituels !

Le Conseil de L'Ordre des médecins de Maine-et-Loire, l'Agence Régionale de Santé et le CHU d'Angers se sont associés à cette démarche. "Il nous faut dresser une cartographie de la maladie" indique Olivier Leroy, l'un des médecins participant à cette organisation originale, "pour qu'on puisse adresser les malades au bon endroit, pour organiser les tours de garde des médecins. Pour disposer du bon matériel au bon moment, masques blouses, sur-blouses, etc !"
 

Réguler les patients dès le cabinet

"Dans nos cabinets nous pouvons réguler les patients. Toutes les personnes n'ont pas besoin des mêmes réponses.
Une personne présentant peu de symptômes, nez qui coule sans fièvre, peut rester chez elle en prenant du paracétamol. Jamais d'anti-inflammatoires comme l'ibuprofène qui risque d'aggraver les symptômes !
Une personne présentant un peu de fièvre, 38, 39° sans antécédents, fera l'objet d'une consultation spécifique covid-19 dans un cabinet à double flux pour ne pas contaminer les patients habituels.
Une personne présentant une pathologie lourde habituellement sera directement dirigée vers un centre covid-19, enfin une personne présentant, essoufflement, fièvre et antécédents sera dirigée aussitôt vers le 15 qui procéderaà  son hospitalisation".


En organisant les cabinets pouvant disposer d'un système de double flux, c'est à dire pouvant accueillir les patients habituels séparément des malades potentiels au covid-19, ou en affectant tel cabinet à ce seul type de pathologie, et tel autre cabinet aux autres pathologies, les généralistes veulent permettre de soigner tout le monde.
Olivier Leroy souligne la nécessité de pourvoir continuer d'accueillir "les femmes enceintes, les nourissons pour lesquels il faut impérativement faire les vaccins, les personnes souffrant de diabète, d'hypertension, qui, si elles ont peur de venir chez leur généraliste, risquent de faire des décompensations, et viendront immanquablement à leur tour vers les urgences des hôpitaux".

27 cabinets médicaux ou maisons de santé de Maine-et-Loire se sont rassemblés en réseau, utilisant les ressources offertes par les réseaux sociaux pour communiquer et s'organiser efficacement. Des spécialistes, des gynécologues, des radiologues les rejoignent pour tenter de limiter la contamination.
 

Le courage, c'est de rester chez soi !

Olivier Leroy est inquiet, il redoute l'afflux massif de malades, pour lui même, sa famille, ses confrères, qui sont en première ligne. "Nous sommes face à une crise sanitaire sans précédent, on ne sait pas guérir du covid-19, les gens doivent rester chez eux, il n'y a pas d'autre solution. Si on veut être courageux, pour soi même, et pour les autres, il ne faut pas prendre le risque de transmettre le virus. Le vrai courage c'est de rester chez soi !"
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