Madagascar : reprise du procès des accusés du lynchage à mort de deux Européens

Le 3 octobre 2013, Sébastien Judalet, originaire des Ponts-de-Cé, et un résident franco-italien Roberto Gianfalla avaient été roués de coups et leurs corps brûlés sur une plage de Nosy Be par une foule déchaînée qui les accusait d'avoir tué un enfant et les soupçonnait de pratiques pédophiles

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Le procès de 37 personnes poursuivies pour le lynchage à mort de deux Européens et d'un Malgache sur une île touristique de Madagascar en 2013 a repris lundi à Antananarivo où il devrait durer "deux ou trois jours" selon le juge. Des vidéos du lynchage doivent être visionnées pendant le procès.
Un troisième homme, l'oncle malgache du garçonnet, avait été lynché pour le même motif, le soir du 3 octobre 2013.
Le procès s'était ouvert brièvement le 8 septembre 2015 à Antananarivo, avant d'être reporté en l'absence des deux gendarmes poursuivis pour non-assistance à personne en danger.


Lundi, à la reprise du procès devant la Cour criminelle ordinaire d'Antananarivo, la totalité des 37 personnes poursuivies était présente dans une salle remplie aux trois-quarts, a constaté un journaliste de l'AFP. Un diplomate français assistait à l'audience, mais les familles des victimes européennes n'étaient pas présentes. Les 37 accusés - 35 civils et deux gendarmes - ont décliné leur identité devant le juge. Les actes d'accusation devaient être lus et l'audition des accusés débuter lundi après-midi.


"Le procès est bel et bien parti et va se tenir au moins pendant trois jours", a déclaré l'avocat de la famille de Roberto Gianfalla, maître André Randranto,
alors que le juge a déclaré vouloir "terminer ce procès en deux ou trois jours". Des vidéos prises par la foule lors du drame doivent être projetées pendant le procès. "Juridiquement, la loi malgache n'accepte pas encore les preuves par vidéo, mais on peut l'utiliser et demander aux accusés s'ils confirment ou contestent leur apparition dans la vidéo", a déclaré l'avocat des deux gendarmes, maître Christian Raoelina.


Selon des sources judiciaires, les accusés comparaissaient en trois groupes : ceux poursuivis pour non-assistance à personne en danger, ceux impliqués dans l'attaque d'une caserne de la gendarmerie, et les personnes poursuivies pour séquestration et assassinat. Ces dernières encourent une condamnation aux travaux forcés à vie.


La disparition de l'enfant, à l'origine du drame, n'a jamais été élucidée. Mais le corps du garçonnet, mutilé, a été retrouvé. La victime française, Sébastien Judalet, a été lavée de tout soupçon de pédophilie par la justice française. Il était chauffeur de bus de la régie des transports parisiens (RATP), et se rendait fréquemment à Madagascar pendant ses vacances.

avec AFP


Ouverture du procès à Madagascar par Éléonore Duplay

 

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