Les moines de Tibéhirine sur la voie de la béatification. Le Pape François a reconnu le martyr de 19 religieux et religieuses, "tués par haine de la foi, en Algérie de 1994 à 1996", précise le décret du Vatican.
A l'époque en 1996, selon la version officielle, les islamistes du GIA s'étaient rendus coupables de l'assassinat de sept moines trappistes dans un monastère algérien sur les montagnes de l'Atlas.
Deux étaient originaires de Loire-Atlantique
Parmi eux trois étaient passés par l'Abbaye de Bellefontaine à Bégrolles en Mauges dans le Maine et Loire et deux étaient originaires de Loire-Atlantique, les frères Michel Fleury et Célestin Ringeart.
Une bavure de l'armée algérienne
Rapidement une autre version s'était imposée, celle d'une bavure de l'armée algérienne maquillée en attentat terroriste. A l'époque des faits, le ministre des Affaires Étrangères était Hervé de Charette, par la suite député du Maine et Loire.
Un premier doute était apparu lorsque le procureur général de l'ordre des cisterciens trappistes, le père Armand Veilleux, venu en Algérie fin mai 1996 pour les hommages, avait demandé à reconnaître les corps. Dans les cercueils, qui avait déjà été plombés, il n'avait découvert que les têtes des moines, un secret caché aux familles.
Il faudra toutefois attendre 2004 pour qu'une enquête judiciaire soit ouverte en France, après une plainte d'une famille. Les juges français avaient demandé en 2012 à se rendre en Algérie pour exhumer les crânes des moines. Après des reports, la visite avait finalement eu lieu en 2014, mais faute de pouvoir ramener les prélèvements, les experts français avaient dû se contenter de leurs constatations sur place.
Leurs conclusions de juin 2015 contredisent les conditions de la mort décrites dans la revendication du GIA. Des traces d'égorgement n'apparaissent que pour trois religieux mais tous présentent des signes de décapitation après la mort, ce qui accrédite la thèse d'une mise en scène.
►voir le reportage
L'affaire avait inspiré un film
Le destin tragique de ces sept religieux avait inspiré le film du Français Xavier Beauvois, "Des hommes et des dieux" (2010). Grand Prix du Festival de Cannes,
Par la béatification, le pape décide que l'on peut rendre un culte public à une personne qui est alors désignée par l'église comme "Bienheureuse".