Les habitants de Fontevraud dans le Maine-et-Loire ont rendu hommage ce mercredi soir 5 janvier à la militaire tuée par son compagnon près de Saumur. Un féminicide sur fond de violences récurrentes et d'alcool.
Plus jamais ça...c'est ce qu'ils sont venus dire, une bougie et des fleurs à la main.
Ils étaient une vingtaine de Saumurois à s'être rassemblés à Fontevraud ce mercredi soir entre 18 et 19 heures, à l'appel de Valérie, une habitante qui avait lancé un appel sur Facebook.
Le rendez-vous devait se faire devant le camp militaire de Fontevraud mais la mairie a trouvé le lieu peu adapté. Les personnes présentes se sont donc réunies un peu déçues devant l'église Saint-Michel.
"C'est très important d'être là pour dire stop à tout ça. Encore un féminicide. Ça fait presque trois en quelques jours. Il faut que ces violences faites sur les femmes qui mènent jusqu'à la mort s'arrêtent. Il faudrait plus de dénonciations. Moi ça me touche énormément ça me fait très mal, surtout quand ça arrive prés de chez nous", témoigne Valérie, organisatrice de l'hommage.
"Nous sommes toutes concernées"
"C'est inadmissible qu'il se passe encore ce genre de choses en 2022. Nous sommes toutes concernées, ça peut nous arriver à toutes. C'est choquant!" ajoute Dorothée.
D'autres sont venues en voisines. "Ça s'est passé dans ma commune. Ça peut se passer à côté de chez nous. C'est le premier événement que j'ai entendu le 1er janvier. C'est triste de commencer l'année par un féminicide, d'autant plus à côté de chez soi. C'est important de rendre hommage à cette jeune femme. J'ai envie d'apporter un peu de lumière".
La jeune militaire du 2e régiment de Dragons de Fontevraud a été tuée par son compagnon dans la nuit de la Saint-Sylvestre d'une dizaine de coups de couteau au thorax, au terme d'une nuit très alcoolisée. Un drame qui n'a pas pu être évité, malgré deux alertes et une interdiction de contact entre les deux protagonistes.
Elle ne se sentait pas en danger
"Il y avait deux antécédents de violence concernant ces personnes, indiquait mardi Eric Bouillard, procureur de la République à Angers. Au mois d'août, pendant leurs vacances, puis au mois d'octobre au Mans."
La première fois, l'homme a reçu une convocation pour comparaitre devant la justice à Lorient. La seconde, il a été placé sous contrôle judicaire avec une interdiction de contact, "mais cette interdiction de contact n'a pas été respectée à la fois par le mis en cause mais aussi par la victime qui a souhaité reprendre une vie commune avec son compagnon" poursuit le procureur.
Le compagnon de la victime, militaire de 22 ans, a été mis en examen "pour meurtre aggravé par concubin et violences aggravées et placé en détention provisoire", a indiqué le parquet d'Angers lundi.