Un rapport remis à l'Académie de médecine mardi 1er mars recommande la fermeture des maternités qui réalisent moins de 1000 accouchements par an et de les regrouper avec les plus importantes. En Mayenne, deux maternités seraient concernées par ces fermetures : celles de Château-Gontier et de Mayenne.
Chaque année, 850 bébés naissent à la maternité de Château-Gontier, en Mayenne. Trop peu pour maintenir les accouchements dans cet établissement, à en croire un rapport qui préconise le regroupement des maternités réalisant moins de 1000 accouchements par an vers les grandes maternités voisines.
Les futures mamans continueraient d'être suivies dans les petites maternités, avant et après la naissance de leur enfant, mais l'accouchement, lui, se ferait dans une autre maternité, souvent plus éloignée.
Pour une maman, c'est très important d'accoucher dans une maternité où l'on a été suivi tout au long de sa grossesse
EmelineJeune maman
Pour Emeline, qui vient d'accoucher d'une petite Victoire dans cette maternité, proche de chez elle, difficile d'imaginer devoir se rendre à l'hôpital de Laval. "J'ai pu retrouver les mêmes professionnels que j'avais rencontré pendant ma préparation à l'accouchement, ce qui est très rassurant pour les mamans. J'ai toujours été très bien encadrée, que ce soit avant l'accouchement et les jours qui ont suivi la naissance de ma fille. Tout s'est très bien passé", témoigne cette jeune maman.
Une proximité qui facilite aussi l'organisation avant l'arrivé du bébé à la maison, reconnaît Pierre, le papa de Victoire : "C'est beaucoup plus simple d'être à côté de la maternité, ça permet de retourner rapidement chez soi s'il y a eu des affaires d'oubliées et de bien préparer la maison avant l'arrivée du bébé".
Ces petites maternités deviennent dangereuses pour les mamans et leurs enfants
François LangotProfesseur d'économie à l'université du Mans, spécialiste Santé
Un rapport qui recommande de ne plus donner naissance dans ces petites maternités où l'on pratique moins de 1000 accouchements dans l'année, pour des raisons de sécurité pour les mères et les enfants.
"Si le nombre d'interventions est trop faible, ça veut dire que les médecins en charge de ces interventions, comme les infirmières, les sages-femmes et tous les personnels de soins ne sont pas assez exercés pour assurer aux patients une probabilité correcte des soins. Des petites structures qui deviennent dangereuses pour la population", estime François Langot, professeur d'économie à l'université du Mans, spécialiste Santé, qui rappelle que les petites maternités ne possèdent pas de service de néonatalogie ou de soins intensifs néonatals sur place ou à proximité.
Un argument que réfute Carole Chédane, pédiatre à l'hôpital de Château-Gontier, qui forme le personnel tout au long de l'année, pour rester à niveau : "J'ai mis en place à la maternité des ateliers de réanimation néonatale depuis 12 ans. Des ateliers qui ont lieu tous les mois où toute l'équipe de soins est invitée. Et chaque personne y participe au moins une fois dans l'année".
Dans le département, une autre maternité est concernée : celle de Mayenne, qui avait déjà été menacée de fermeture, il y a deux ans.