Les demandes d'aides augmentent dans les associations caritatives et pour la Banque alimentaire qui fournit des denrées à ces associations, le défi est de plus en plus complexe à relever. Reportage avec la Banque alimentaire de Mayenne. Un département rural touché, comme les autres, par l'inflation.
Cette fin de semaine et fin du mois de novembre est la période de la collecte nationale pour la Banque Alimentaire dont les bénévoles sont mobilisés pour distribuer des sacs et recueillir les dons à la sortie des caisses des grandes surfaces.
En Mayenne comme ailleurs, les 24 et 25 novembre, il s'agira de refaire le plein des stocks. Dans ce département, une soixantaine de commerces ont accepté de participer à cette 39ème collecte nationale. Elle se poursuivra dans la matinée de dimanche pour les commerces participants ouverts ce jour-là.
Si l'association ne manque pas de bénévoles en Mayenne, elle constate en revanche que les dons s'amaigrissent d'année en année.
Christine Vigneaud, référente communication de l'association en Mayenne, nous décrit le contexte dans lequel ces journées importantes pour l'entraide et la solidarité ont lieu.
Christine Vigneaud, quel est l'état de vos réserves avant l'hiver ?
On a des réserves très très justes. Il faudrait qu'on arrive à faire une collecte de 70 tonnes (contre 55 t l'an dernier.) Ça représente 10 % des besoins à l'année pour subvenir aux demandes de 12 800 personnes bénéficiaires par le biais des associations partenaires (12 000 l'an dernier). Et ça continue d'augmenter. Sans compter les bénéficiaires des autres associations.
Qui sont les bénéficiaires ?
Souvent des familles monoparentales. On a aussi plus de retraités qui n'arrivent pas à boucler leurs fins de mois, Des anciens artisans, des commerçants, des agriculteurs. Avec l'inflation, ça s'est aggravé. Beaucoup d'étudiants aussi qui ont de moins en moins de quoi se nourrir. Mais ce dont ils manquent en plus, c'est de produits d'hygiène, notamment pour la protection menstruelle. Les départements ruraux ne sont plus épargnés. Dans les campagnes, il y a beaucoup de personnes en précarité alimentaire et beaucoup ne veulent pas que l'on sache qu'ils sont en difficulté.
De quoi avez-vous besoin ?
Du fait de la précarité alimentaire, il y a de la malnutrition, trop peu de légumes verts, de fruits, de viande, de poisson, et ça peut entraîner des problèmes de santé. Les gens achètent ce qui est moins cher, pâtes, pommes de terre, conserves. On peut donner (sur les points de collecte) des fruits et légumes frais qui seront donnés dans la semaine suivante. Les pommes peuvent se garder longtemps. Des fruits au sirop, du café, du thé. Et des produits d'hygiène.
Avez-vous assez de dons ?
Pour les magasins d'alimentaire, on constate que depuis qu'il y a une lutte contre le gaspillage, ils mettent ce qui est en date courte dans leurs propres rayons (des rayons spéciaux et distincts des autres) et le problème, c'est que ce qu'ils nous envoient est en date très très courte. Pour les particuliers, la crise économique touche tout le monde, on va voir quels vont être les comportements cette année. L'an dernier, ça avait été frileux, on avait constaté un recul.
► Voir le reportage de Pierre-Erik Cally, Olivier Cailler et William Sabas.
En 2022, la Banque Alimentaire de la Mayenne avait collecté l’équivalent de plus de 1 300 000 repas.