A Larnod (Doubs), une demande de permis de construire pour une porcherie a été demandée par une exploitation agricole. Mais le maire de la commune n'a pas donné son accord. Une pétition contre ce projet a également été lancée en ligne, récoltant des milliers de signatures.
Un projet de porcherie d'engraissement qui fait du bruit. À Larnod (Doubs), le GAEC des Combards a déposé il y a plusieurs semaines un permis de construire pour l'installation d'une infrastructure de près de 1 000 m² (une condition pour obtenir le label rouge).
Le document était entre les mains du maire du village Hugues Trudet. Mais le projet est désormais au point mort, après l'annonce de l'édile, le 12 novembre dernier, de ne pas vouloir signer l'autorisation de bâtir. La veille, une pétition en ligne avait même été lancée par un collectif contre la porcherie. À ce jour, près de 17 000 signatures sont déjà réunies.
"On a fait le nécessaire pour comprendre le projet"
Le maire de Larnod s'était laissé du temps pour mieux juger le projet. Ce dernier a visité des usines porcines et est entré en contact avec la société Interporc, entreprise qui fournit les porcelets aux exploitations agricoles de l'est de la France.
"Ma municipalité et moi-même, on a essayé de croiser toutes les données" explique-t-il. "On a fait le nécessaire pour comprendre le projet, mais ce qui a posé problème, c'est l'épandage de fumier et la proximité du complexe avec les habitations",
L'exploitation porcine devait être à 150 mètres des premières habitations
Hugues TrudetMaire de Larnod
Déjà en possession d'un élevage de vaches Montbéliardes, le GAEC des Combards pratique déjà l'épandage de ses fumiers. La possibilité d'ajouter à cela les excréments de porcs n'a pas joué en faveur de l'entreprise. "L'exploitation porcine devait être à 150 mètres des premières habitations, l'épandage quant à lui était à moins de 100 mètres des maisons. Ce n'était donc pas possible", détaille Hugues Trudet.
"Si des épandages sont faits, ça peut se retrouver dans les sources"
La commune de Larnod est située dans un vallon, non loin d'un ruisseau, La Vetret, qui rejoint ensuite la rivière de la Loue. Problème, le site ciblé par le permis de construire de la nouvelle exploitation est à quelques dizaines de mètres de la source du petit cours d'eau.
Une proximité qui a poussé le maire à refuser la demande : "Si des épandages sont faits, ça peut se retrouver dans la source et par l'écoulement du ruisseau, terminer dans la Loue, qui est une rivière déjà en souffrance".
Bien que les services de l'État aient donné leur aval concernant le projet, la mairie s'y est ainsi opposée. Néanmoins, un recours est encore possible, bien qu'Hugues Trudet, "ne voie pas trop les propriétaires du GAEC se lancer là-dedans". Contacté, Hervé Mottiez, gérant du GAEC des Combards n'a pas souhaité se prononcer sur le sujet.
Un collectif lance une pétition, déjà 17 000 signatures en dix jours
L'affaire a pris une autre dimension depuis quelques jours. Le 11 novembre dernier, une pétition en ligne a été créée par le collectif "Non à la porcherie de Larnod". Avec comme intitulé : "Non à la création d’une porcherie au cœur du village de Larnod". En neuf jours, celle-ci a déjà cumulé près de 17 000 signatures.
Dans leurs revendications, les membres du collectif indiquent "être inquiets à cause de ce projet. Les nuisances étant trop importantes notamment en odeur. Une certitude d'une perte de chiffre d’affaires pour les activités économiques du village, en vente de terrains immobiliers et en tourisme".