Ils disent tous les deux lui devoir leur engagement politique au centre droit. Jean Arthuis, ancien sénateur centriste de la Mayenne, membre de plusieurs gouvernements et Yannick Favennec, député UDI de la Mayenne, parlent de VGE, homme d'Etat visionnaire.
"Nous perdons un grand Président" Jean Arthuis, ancien sénateur de la Mayenne et plusieurs fois secrétaire d'Etat ou ministre, se souvient surtout d'un homme de rigueur."C'était un transformateur de la société qui a pris le pouvoir au moment où la France sortait des 30 Glorieuses, rappelle Jean Arthuis. Il a tenté de faire entrer le pays dans un monde nouveau".
La rigueur dans les finances publiques, c'est ce que symbolise avant tout Valéry Giscard d'Estaing pour Jean Arthuis. Tous deux partagent ce passage à la tête du ministère des finances. L'un dans les années soixante, l'autre 30 ans plus tard.
"Ça a commencé à dériver après lui"
"Il a tenu la barre et posé des principes" souligne le Mayennais, équilibrer les comptes publics. Ça a commencé à dériver après lui."Mais Jean Arthuis rend aussi hommage au réformateur.
"On gardera le souvenir du débat très dur sur l'avortement, se souvient-il, un débat extrêmement courageux contre l'hypocrisie. Il y a eu aussi le TGV, l'énergie nucléaire (...), il a modernisé la France dans un contexte difficile. La dynamique des 30 Glorieuses était enrayée par le choc pétrolier de 73."J'avais pour lui une vraie admiration, son aisance, sa pédagogie.
"Le dernier des véritables hommes d'Etat de notre pays"
C'est au réformateur de la société que rend aussi hommage le député centriste de la Mayenne Yannick Favennec."C'est le dernier des véritables hommes d'Etat de notre pays, estime-t-il. J'espère que les Français vont se rendre compte de ce qu'ils lui doivent. La majorité à 18 ans, la loi sur l'interruption volontaire de grossesse, la loi de 1975 en faveur des personnes handicapées, l'allongement du congé maternité, le divorce par consentement mutuel, la possibilité pour les élus de l'opposition de saisir le Conseil Constitutionnel. Je n'ai aucun scrupule à le dire : je suis très fier d'être Giscardien !"
Yannick Favennec, comme Jean Arthuis, dit avoir été impressionné par l'intelligence de VGE. En 2014, le député avait invité l'ancien Président sur ses terres mayennaises. Un grand souvenir pour Yannick Favennec qui était particulièrement heureux, ce jour-là, de rendre hommage à celui dont il dit qu'il lui a montré le chemin.
"Chirac l'année dernière, Giscard aujourd'hui, le livre se referme"
Très ému, Yannick Favennec raconte comment a commencé son engagement en politique. "C'était en 1974, raconte-t-il, je n'avais que 16 ans et j'ai participé à la campagne (de Valéry Giscard d'Estaing), j'ai collé des affiches, distribué des tracts. J'étais interne au lycée de la Baule, j'ai imité la signature de ma grand-mère (il était élevé par ses grands-parents) pour pouvoir aller un un meeting à Nantes. J'ai été viré de l'internat."Passé par l'UDF, puis les centristes de l'UMP et aujourd'hui à l'UDI, Yannick Favennec ne tarit pas d'éloges pour l'ancien Président Français.
Là où Jean Arthuis voit en Emmanuel Macron (qu'il soutient) un successeur de VGE, notamment pour la vision européenne, Yannick Favennec est beaucoup plus définitif.Aujourd'hui, on n'a pas de visionnaire, de réformateur.
"Je ne reconnais en personne l'héritier de Giscard d'Estaing, conclut-il. C'est le dernier Président à avoir connu la guerre. On a perdu Jacques Chirac l'année dernière, Giscard aujourd'hui, le livre se referme. J'espère que l'histoire lui rendra hommage. Il a fait passer la Cinquième République du noir et blanc à la couleur."
► voir l'hommage de Roselyne Bachelot, ministre de la culture devant le Sénat.
► Valéry Giscard d'Estaing et les Pays de la Loire