REPLAY. Départementales 2021 en Mayenne : mineurs isolés, social, priorités, ce qu’il faut retenir du débat

Action sociale, éducation, équipement rural, culture : le rôle du département est varié. Les 20 et 27 juin prochains, se tiendront les élections départementales. Les Ligériens vont élire leur conseillers départementaux : un binôme par canton soit 34 élus en Mayenne.

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L'heure du débat ce lundi 7 juin sur notre plateau pour quatre candidats aux prochaines départementales 2021 dont le premier tour aura lieu le 20 juin.

Olivier Richefou, président sortant du conseil départemental UDI, est tout d’abord revenu sur sa mésentente avec Elisabeth Doisneau, l’une de ses conseillères qui a demandé sa démission.

"J’ai expliqué que j’avais avalé suffisamment de couleuvres, que sans doute ma parole n’avait pas été respectée et surtout mon engagement politique, qui se situe sur l’honnêteté, la sincérité".

Elisabeth Doisneau reproche également au président d’être "sur la défense de son image plutôt qu’il ne soit au service des Mayennaises et des Mayennais".

Olivier Richefou ne pense-t-il ainsi, sur le plan politique, qu’à lui et à la présidence de l’association des départements de France ?

"Le constat est qu’il y a une difficulté personnelle entre nous, le fait est que cela ne doit pas rejaillir sur le fonctionnement de la majorité et c’est le cas puisque, si vous observez l’ensemble de la majorité reste unie derrière moi".

Christophe Langouet, le binôme LREM d’Elisabeth Doisneau sur le canton de Cossé-le-Vivien, s’est abstenu lors du vote du budget supplémentaire lundi dernier. A-t-il pour autant basculé dans l’opposition ?

"Non on n’a pas basculé dans l’opposition, on relève plus d’une alternative qui a fait jour en fin de mandat à l’issue d’un certain constat qui était défavorable à la gouvernance du président sortant "

"La question qui peut être posée c’est : Pourquoi Elisabeth Doisneau en est arrivée là ?"

"Elue depuis 35 ans sur le territoire, c’est une femme qui incarne la Mayenne, a-t-il ajouté, elle porte haut les couleurs de ce département (…) c’est une élue droite, intègre, qui aime l’échange et la co-construction".

"Convaincre les Mayennais d’aller voter, de se mobiliser" 

En Mayenne, la Gauche comptait huit cantons en 2008. Elle en a perdu la moitié, a-t-elle pour autant mis en place une stratégie pour limiter la casse sur cette élection à venir.

"Nous avons connu des municipales où nous avons su créer la surprise à Laval avec Florian Bercault, nous avons su également conforter nos responsabilités à Mayenne avec Jean-Pierre Le Scornet", a détaillé Antoine Caplan pour la Gauche Unie.

"L’objectif dans cette élection pour nous c’est d’être davantage représentés demain au conseil départemental, a poursuivi Antoine Caplan, de porter une voix plus forte avec nos valeurs, la solidarité, l’écologie, la responsabilité, la laïcité".

L’enjeu, c’est bien de convaincre les Mayennais d’aller voter, de se mobiliser 

Antoine Caplan pour la Gauche Unie

Pour le RN, l’objectif est de faire basculer des cantons.

Le Rassemblement National prend du poids à chaque élection, Jean-Michel Cadenas, sa tête de liste, a rappelé qu’"en 2015, nous avions 19,70% et nous avions franchi la barre du premier tour dans 5 cantons".

Les idées politiques par capillarité prolongent les audiences

Jean-Michel Cadenas, RN

"Notre objectif ici c’est de faire au moins aussi bien, sinon gagner d’autres cantons ou de passer au premier tour dans d’autres cantons de manière à montrer à tout le monde que le Rassemblement National est une alternative crédible sur l’ensemble du département"

Les priorités de chacun en cas d’élection

Pour Olivier Richefou, en cas de réélection la priorité sera de s’intéresser à "l’accompagnement du vieillissement de la population" et "faire en sorte que les Ehpad ne soient plus la seule solution et que le maintien à domicile, qui est souhaité par plus de 90% des personnes âgées, prenne de la vigueur" dans un département à la population "qui prend de l’âge".

Le président sortant a rappelé le plan de 10 millions d’euros déployé pour mieux accompagner ce maintien à domicile.

Pour Christophe Langouet, la priorité est "de pouvoir instaurer un dialogue sur le département avec les communautés de communes, les communes et les habitants".

Les personnes âgées également "mais pas que, il faut aussi penser à cette jeunesse tout particulièrement en sortie de covid qui a été malmenée par ces différentes contraintes sanitaires".

Il faut pouvoir leur donner une vraie chance de pouvoir exister en Mayenne plutôt que de les voir partir

Christophe Langouet

"Moi je rajouterai la santé, a poursuivi Antoine Caplan, aujourd’hui environ 10% des Mayennais de plus de 17 ans n’ont pas de médecin traitant".

C’est un problème de santé publique, de solidarité mais aussi un problème d’attractivité

Antoine Caplan

"Le département est structuré autour de sa ville préfecture Laval, a souligné Jean-Michel Cadenas, pour se développer la Mayenne a besoin d’ouverture sur sa périphérie proche régionale". Ouverture offerte par les infrastructures routières au nord, "la RN 12 vers Alençon Fougères", la 171 "pour la liaison Nantes", pour le sud "la 162 est notoirement sous développée".

Le social, un sujet sensible en Mayenne

Suite à une première manifestation des travailleurs sociaux en décembre, le département a créé 15 postes. Des manifestants, il y a quelques jours, en réclamaient 43 pour ne plus être en souffrance.

Presque la moitié des départements actuellement en France sont touchés par cette difficulté, qui est liée aussi à la crise covid

Olivier Richefou

"On a créé 45 postes  pendant le mandat, a rappelé Olivier Richefou, cela représente environ plus 15% des effectifs"

"Plus de moyens, plus de personnel, c’est un investissement, pour Antoine Caplan, si on fait davantage de prévention, on dépensera moins ensuite pour essayer de réparer des situations familiales qui sont compliquées".

"Nous travaillons sur de l’humain, a souligné Christophe Langouet, vous avez des besoins humains".

"Ce qui pêche actuellement au niveau de l’aide sociale à l’enfance, c’est peut-être les structures, a  ajouté Jean-Michel Cadenas pour le RN, on a 220 familles d’accueil et on n’a plus que 2 centres d’hébergement pour les jeunes en difficulté qui ont des problèmes psychiatriques, là il y a  un effort à faire".

La question des mineurs isolés

"En contrepoint, sur ce budget de l’aide sociale, on a aussi le coût des mineurs non accompagnés, a poursuivi le candidat RN, le département a payé 3, 3 millions pour 230 mineurs non accompagnés (…) c’est de l’argent qui aurait pu être utilisé dans le cadre de l’aide sociale".

"Les mineurs non accompagnés, là aussi on travaille sur de l’humain lui a rétorqué le candidat LREM Christophe Langouet, pourquoi ne pas proposer un parcours de formation, les accompagner dans la durée de façon à ce qu’on est une véritable intégration dans notre pays ?"

"Nous avons entre 200 et 250 mineurs non accompagnés depuis 4  ans, un chiffre relativement stable, a précisé Olivier Richefou, aujourd’hui, sur les  250, nous en avons plus de la moitié qui sont des majeurs, donc des gens qui pourraient être mis à la rue mais nous ne le faisons pas (…) parce que nous les accompagnons car ils sont dans des parcours vertueux".

Par contre, ceux qui ne respectent pas les règles de la République, nous nous en séparons

Olivier Richefou

Antoine Caplan a évoqué  le tract du RN "sur cette question des mineurs isolés étrangers avec des chiffres qui sont faux, s’adressant à Jean-Michel Cadenas, aujourd’hui vous faites campagne sur cette question en ne proposant rien pour la Mayenne, rien pour les territoires, je trouve ça assez indigne"

"Assimiler les mineurs isolés à des délinquants, c’est scandaleux" a ajouté Antoine Caplan.

"Je vous rappelle que c’est quand même 90% de la délinquance de rue" lui a rétorqué le candidat RN.

"Les mineurs sont envoyés par les familles, on paie des voyages à ces gens-là, a enchainé Jean-Michel Cadenas, parce que la loi permet de faire venir les parents et les collatéraux. Vous imaginez dans des familles polygames, une immigration encore incontrôlée. Et quand on parle de sécurité, on ne veut jamais envisager l’immigration".

Notre département a besoin de main d’oeuvre qualifiée, ils sont une partie de notre solution

Olivier Richefou

L'un des taux de chômage les plus faibles du pays

C'est le petit poucet de la région. Rurale et tranquille, la Mayenne est le département le moins peuplé des Pays de la loire, avec 307 000 habitants,

Ici on vit au vert, mais on ne roule pas sur l'or. Le niveau de vie médian y est le plus faible de la région, avec une pauvreté qui touche principalement les personnes âgées.

Il n'empêche, le taux de chômage, de 5,3 %, y est aussi l'un des plus faibles de France, au troisième rang derrière le Cantal et la Lozère.
Une épine dans le pied des entreprises qui peinent à trouver de la main d'oeuvre, notamment pour des emplois peu qualifiés. 

La faible rémunération des salariés mayennais n'y est sans doute pas étrangère.

Dans les années à venir, il faudra donc attirer des personnes en âge de travailler, faire évoluer les métiers aussi, dans un département où la croissance de la population est bien trop paresseuse. les décideurs politiques devront encore accompagner la population vieillissante, densifier l'accés aux soins...

Le budget départemental est de 358 millions d'euros.. dont, un gros tiers, 125 millions d'euros, doit être consacré au social.

L'autre gros morceau de ce budget, les investissements, records en 2021, à hauteur de 87 millions. Au premier rang desquels, les travaux routiers, pour 29 millions d'euros.

Un peu plus de 20 millions d'euros sont consacrés à la jeunesse, dont 6,8 millions pour la modernisation des collèges publics.

Le Rassemblement National en embuscade

Le président sortant, Olivier Richefou, est candidat à sa propre succession. Egalement président du service départemental d'incendie et de secours, ce droitiste modéré ne devrait pas prendre un coup de chaud.

Dans ce département historiquement à droite, où la gauche ne cesse de décliner, pas de véritable enjeu. A suivre de près : le Rassemblement national, présent dans tous les cantons, qui pourrait bien devenir la seconde force politique du département.

France 3 Pays de la Loire en partenariat avec la presse quotidienne régionale proposent trois soirées et cinq débats, un par département. Chaque débat dure 52 minutes et sera diffusé à la télévision en 2è et 3e partie de soirée et sera également disponible dès 21 heures sur notre site.

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