La préfète de la Mayenne avait interdit, samedi 21 octobre, le rassemblement prévu ce mardi pour réclamer "un cessez-le-feu immédiat entre Israël et Palestine". Un appel à la paix "susceptible de créer d'importants troubles à l'ordre public", estimait la préfecture.
Dans un arrêté publié samedi 21 octobre, la préfète de la Mayenne avait interdit le rassemblement prévu ce mardi à Laval, qui appelle à la paix entre Israëliens et Palestiniens. Un rassemblement "susceptible de créer d'importants troubles à l'ordre public", estimait la représentante de l'État en Mayenne.
Le syndicat FO avait déposé, dimanche après-midi, un recours auprès du tribunal administratif de Nantes afin de lever cette interdiction.
C'est incompréhensible d'interdire aux gens de se mobiliser pour la paix... C'est contre-productif !
Sébastien LardeuxSecrétaire général FO en Mayenne
Un rassemblement à l'initiative, d'un côté, d'un collectif de citoyens pour la paix, composé d'associations et partis politiques, et de l'autre, de quatre syndicats mayennais. Mais la revendication est la même : un cessez-le-feu et la paix au Proche-Orient.
Une interdiction "injustifiée et mal vécue par tout le monde, s'insurgeait lundi 23 octobre Sébastien Lardeux, secrétaire général FO en Mayenne qui rappelle que ce rassemblement, c'est uniquement le cessez-le-feu et la paix. Je ne vois pas en quoi ça peut créer des troubles à l'ordre public. Et sur notre tract, on a écrit ce slogan : "Pain, Paix, Liberté", que nous avions déjà utilisés en 2022 pour appeler au cessez-le-feu en Ukraine. Et il n'y a eu aucune interdiction de la préfecture...".
Le juge du tribunal administratif de Nantes a donc débouté ce lundi 23 la préfecture de la Mayenne estimant l'arrêté "nul et non avenu".
La manifestation d’appel à la paix de ce mardi à 12 h place jean moulin à Laval est donc autorisée.
Les premières victimes restent les civils...
Selon la préfecture, certains membres de l'association France Palestine Solidarité 53 auraient "des positions publiques sans ambiguïté quant à leur soutien exclusif de la cause palestinienne", peut-on lire dans l'arrêté.
Un argument "fallacieux", selon le syndicaliste, qui précisait que "Les premières victimes, ça reste les civils qui sont bombardés, d'un côté comme de l'autre de la frontière. C'est un appel pour la paix, sans aucune distinction".
Il faut dire haut et fort qu’il faut agir
Des revendications partagées par le collectif de citoyens pour la paix, dont Jean-Luc Bansard, directeur du théâtre du tiroir à Laval, est à l'origine. Depuis 1998, il a accueilli de nombreux artistes palestiniens et israéliens.
"J'ai souvent joué des pièces avec des artistes palestiniens comme israéliens. On a toujours travaillé de concert, clame ce fervent défenseur des droits de l'homme. J’ai même joué en Israël, dans un théâtre juif arabe, où on parle les deux langues".
Je souhaite que s'exprime enfin la résistance laïque, contre la guerre entre Israël et le Hamas
Jean-Luc BansardDirecteur artistique du Théâtre du tiroir à Laval
Des partenaires de théâtre devenus pour la plupart des amis, et dont il tente d'avoir, tant bien que mal, des nouvelles, par téléphone ou via les réseaux sociaux.
"La première difficulté, elle est très technique, et notamment à Gaza, où l'électricité ne marche pas toujours... Mais bien sûr, ils sont tous aux abois, terrorisés par les bombardements incessants, relate Jean-Luc Bansard, qui maintient le contact de jour comme de nuit. J'ai des amis israéliens qui ont perdu un membre de leur famille, des amis palestiniens qui sont sans nouvelles d'un proche. Beaucoup se demandent s'ils seront encore là demain...C'est dur".
Autant de témoignages que l'artiste mayennais a prévu de lire ce mardi 24 octobre, lors du rassemblement que la préfecture de la Mayenne a interdit.