Laval Virtual, le salon de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée, tient sa 22e édition en ligne, pour cause de coronavirus. Face à la crise, les organisateurs se sont mobilisés pour maintenir le salon en proposant une version virtuelle gratuite, Laval Virtual World.
"On a démarré direct avec une conférence à 150 personnes et on voit que le confinement est passé par là, tout le monde a coupé son micro, tout le monde écoutait sereinement".La 22e édition de Laval Virtual a, cette année, la particularité de se tenir entièrement en ligne pour cause de pandémie de covid-19.
Une réalité chamboulée pour un salon professionnel et grand public qui accueille habituellement chaque année 18 000 visiteurs.
Cette édition 2020 a été maintenue par ses organisateurs, un Laval Virtual World qui ne s'adresse qu'aux professionnels au travers de conférences et de rendez-vous d'affaires en ligne.
"Ça faisait pas mal d'années qu'on se disait : ce serait bien que l'on fasse un salon virtuel, notre jumeau numérique du salon, explique Simon Richir, professeur aux arts et métiers et directeur scientifique du Laval Virtual, c'est la pandémie de covid-19 qui nous a forcé la main".
"On a travaillé comme des fous pour ouvrir ce salon virtuel. Hier (mardi 21, NDLR) , on avait plus de 6 000 inscrits déjà" précise Simon Richir.
Et le tout virtuel a ses avantages : "quand on est dans un salon normal, une petite entreprise prend un petit stand, là elle a beaucoup plus de place, dit le directeur scientifique du Laval Virtual, ses commerciaux qui sont confinés pilotent chacun leur avatar et viennent répondre aux questions des gens. Ils peuvent se poser dans des salles privées, des modes privés sans que personne n'entende leurs échanges".
Autre avantage, "en une demi-seconde, on peut se téléporter d'une salle de conférence à une autre, on va sur la plage, là pour répondre à notre interview, je me suis téléporté sur la plage pour être tranquille".
"Quand on est dans un salon, on n'ose pas trop, on passe comme ça, on déambule et on va vraiment dans le stand qu'on avait vraiment décidé d'aller voir, là ce n'est pas vraiment moi-même c'est mon avatar, peut-être que ça permet d'oser un peu plus".
Et le côté humain dans tout ça ? "Comme on a notre nom au-dessus de l'avatar, je croise des tas de gens que je connais, on se met face à face, on allume notre micro et on se parle" dit Simon Richir.
"Techniquement, c'est un vrai défi"
"C'est un peu comme dans la vraie vie mais là on n'est pas confiné, poursuit Simon Richir, ce matin on était 150 à assister à une conférence scientifique là, où habituellement, on aurait eu 50 participants. Et quand on va avoir des keynote (une conférence, NDLR) star, là on va avoir certainement 500 à 1 000 personnes dans la même salle".Il a donc fallu pour l'équipe de Laval Virtual trouver la société qui l'accompagnerait dans ce défi technologique d'accueillir potentiellement 10 000 visiteurs.
"Ça n'a l'air de rien maintenant que tout le monde fait des Zoom ou des Skype, mais il y a une certaine complexité d'être dans un monde virtuel avec un petit bonhomme, comme dans un jeu vidéo, et d'afficher, derrière, différentes sources : une vidéo Youtube, un Powerpoint, un Google Slide... et de pouvoir entendre la voix. Techniquement, c'est un vrai défi", reconnait Simon Richir.
Ajoutez à cela une équipe de modérateurs, "l'équipe de Laval Virtual et une cinquantaine de bénévoles derrière leurs machines et avec nos supers pouvoirs, on peut même virer les gens, un peu comme Astérix, "Bing", quelqu'un fout le bazar, il chante, il danse, il crie, on l'éjecte de la salle de conférence".
Le Laval Virtual World est entièrement gratuit. Dur pour les finances mais les organisateurs peuvent compter sur leurs partenaires comme Microsoft ou AMD et les collectivités locales comme le département de la Mayenne. Ils peuvent également se consoler en se disant qu'ils ont créé le premier salon de ce genre 100% virtuel.
Le Laval Virtual World s'achève vendredi soir.
► Le message de Simon Richir au coronavirus