Face aux nouveaux cas de Covid-19 en médecine gériatrique, la direction de l’hôpital de Laval a décidé d’activer son plan blanc, le 3e en un an. Une décision qui entraîne des reports de certaines opérations non-urgentes pour libérer des lits.
Un plan blanc en réponse au Covid-19, assure la direction de l'hôpital de Laval. Depuis trois semaines, les cas positifs se sont multipliés au sein du service de gériatrie, entraînant sa fermeture.
Plus d’admission donc pour les personnes âgées malades, qui sont réorientées vers d’autres services, notamment en chirurgie, suite à l’annulation ou au report des hospitalisations et des opérations les moins urgentes.
"Le déclenchement du plan blanc s'est imposé en raison de cas groupés de Covid-19 dans les services de médecine gériatrique et polyvalente. L'établissement est, dans le même temps, confronté à un absentéisme de son personnel positif à la Covid-19 pendant cette période de vacances scolaires qui limite les possibilités de rappel de professionnels en repos", explique, dans un communiqué, la direction de l'hôpital pour justifier ce nouveau plan blanc.
Le Covid-19 a bon dos ! Si la direction déclenche un plan blanc, c'est parce qu'il manque de lits et de personnel depuis des années !
Maxime LebigotSi la direction justifie l’activation d’un plan blanc à cause du Covid-19, les syndicats, eux, évoquent plutôt un manque de lits chronique.
"Le Covid-19 a bon dos ! Si la direction déclenche un plan blanc tous les quatre mois, c'est parce qu'il manque de lits depuis des années. En 10 ans, une centaine de lits ont été supprimés et le personnel avec !", explique Maxime Lebigot, secrétaire adjoint FO à l'hôpital de Laval, qui poursuit, "Maintenant, on fait des plans blancs pour faire passer la pilule aux chirurgiens de déprogrammer leurs interventions les moins urgentes. Du coup, ça permet de récupérer des lits en chirurgie, que l’on transforme en lits d’hospitalisation de médecine, pour les patients qui arrivent aux urgences. Mais ce n'est pas une solution ».
Troisième plan blanc en un an
Les syndicats dénoncent, au passage, la multiplication des plans blancs, le troisième en moins d'un an. Et rappellent, qu'à l'origine, le plan blanc est fait pour accueillir un afflux massif de patients à un instant bien précis, comme lors d’une catastrophe ferroviaire, routière ou chimique qui nécessite une réorganisation des services d'un hôpital.
Un plan blanc qui inquiète d’autant plus les syndicats, qui craignent que la situation ne dure tout l’hiver.
"On n'est que début novembre, il n’y a pas encore d’épidémie de grippe ni de bronchiolite et le service réanimation est loin d’être pris d’assaut par le Covid-19. L'hiver va être très long pour le personnel, qui est déjà épuisé".
Le syndicat FO accuse par ailleurs la direction de ne pas remplacer le personnel malade. Sans oublier qu'à la situation actuelle s'ajoute la grève du personnel au sein du service gériatrie depuis le mois d'août et celle des internes en pédiatrie. Et des urgences qui ferment la nuit plusieurs fois par mois, depuis un an.