Laval : à 74 ans, Michel guéri du Covid-19, devient la mascotte de l’hôpital

C’est une histoire qui commence mal et se termine bien. Après avoir été contaminé par la Covid-19, Michel se remet de ses huit semaines de réanimation à l’hôpital de Laval. C'est l'un des plus anciens malades Covid survivant du département.

Michel Foucher, 74 ans, a été directeur d’une école primaire toute sa vie comme sa femme Joëlle, directrice d’une école maternelle. Ce couple hyperactif et en pleine forme a attrapé la Covid-19, mais sa femme, contrairement à lui, n’a pas eu de complications.

Michel a été hospitalisé le 21 mars dernier à l'hôpital de Laval. Il a passé huit semaines en service de réanimation avant d'être admis dans un service de rééducation au sein de l'hôpital de Laval où il est toujours.

À son arrivée aux urgences de l’hôpital, il est envoyé immédiatement en réanimation, Michel se souvient : "Moi, on m’a dit, on vous prend tout de suite en réanimation. Ce n’était pas forcément un bon signe, en arrivant dans le service, j’ai été branché de partout, 24h après je me souviens qu’une personne m’a dit : est-ce que vous acceptez que l’on vous mette dans le coma ? J’ai dit oui et depuis j’ai un grand vide. C’est le grand trou noir."

Michel poursuit, "c’est surtout ma femme, mes enfants et les amis qui souffraient plus que moi, car ils se demandaient si j’allais passer de l’autre côté !".  Huit semaines après, " j’ai vu un grand éclair blanc dans les yeux et j’étais complètement perdu dans le temps et dans l’espace". Michel a perdu 12 kg durant cette période.Désormais, il va beaucoup mieux, il a réappris à marcher, à manger, à parler et il est sevré de l’oxygène, mais il a encore besoin de rééducation pour gagner un peu plus en motricité.

"Quand je suis sorti de réanimation, un kiné m’a dit :"on va vous remettre debout". J’ai eu un coup au moral, car j’étais incapable de tenir debout, je n’étais plus capable de rien faire, j’étais à 100% dépendant des autres"
 

"Quand je vois les images de réanimation aux informations, je me dis moi aussi je suis passé par là !"

Michel Fouchet

"Les visites étaient complètement interdites"

Sa femme n’a pas pu lui rendre visite pendant longtemps, "Ce sont les soignants qui faisaient le relais pour passer des messages, des photos, des dessins des petits enfants. Ils ont été incroyablement présents et réactifs", témoigne Bertrand, un de leurs trois fils, au bout d’un mois et demi Michel a pu commencer à communiquer par messagerie, puis par téléphone et après les visites se sont débloquées. "On a pu le voir une seule fois en réanimation, car les visites étaient complètement interdites."
 
Sa femme était très présente, mais à distance… pas toujours facile. Joëlle raconte avec beaucoup d’émotion dans sa voix :

"Je l’ai vu deux fois en huit semaines, le personnel me le passait par Skype et aussi il lui passait le téléphone près de l’oreille et je lui parlais, mais il ne s’en souvient pas du tout ." Joëlle poursuit, "Ça a été dur, dur, car pendant six semaines on a répété que le pronostic vital était engagé… Très dur et surtout le fait de ne pas être à ses côtés. J’ai aussi été soutenue par les voisins, la solidarité dans le quartier et les amis"

Michel souligne avec force l’implication de tous les soignants de l’hôpital.

"Le personnel soignant du service de réanimation et de rééducation est vraiment formidable. Ils sont à notre écoute, à notre disposition tant que l’on veut, on sent qu’ils aiment leur métier et qu’ils sont là pour les patients. Il y a ici, à l’hôpital, une humanité et un dévouement exceptionnel"

Michel devrait sortir de l’hôpital et rentrer chez lui dans une semaine environ. Il pourra fêter son anniversaire le 11 août prochain et souffler ses 75 bougies.
 

Le mot de la fin revient à Michel. Il vit une renaissance.

"Aujourd’hui je suis bien, mais on ne sait pas ce qui peut arriver demain. J’ai juste envie de profiter des moments présents, je n’aurais jamais imaginé passer par là où je suis passé. Je crois qu’il faudrait que les gens fassent attention parce que ça peut tomber sur n’importe qui, ce fichu virus, comme me disait le médecin hier : vous êtes passé tellement près du précipice !".

►Notre reportage sur Michel :
 
 
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