En Mayenne une réunion s'est tenue en préfecture ce lundi 31 janvier. Elus, dirigeants et professionnels de santé se sont assis autour d'une table pour faire le point sur le fonctionnement et l'avenir des hôpitaux de Mayenne et de Laval. Deux structures régulièrement touchées par la fermeture ponctuelle de leurs services d'urgence. Et concernées par un projet de partenariat qui inquiète les syndicats. Tous sont venus écouter le médiateur nommé dans ce dossier par le premier ministre Jean Castex.
La reconstruction de l'hôpital de Laval et le renforcement de la coopération avec l'hôpital du Nord Mayenne figurent parmi les principales pistes du rapport du médiateur, présenté ce lundi en préfecture, sur les difficultés de l'hospitalisation publique dans un département très touché par la désertification médicale.
L'ancien directeur de CHU Daniel Moinard, désigné comme médiateur par Jean Castex, propose un plan d'action en six points, avec pour objectif de "gagner en attractivité pour faire venir des médecins".
Accentuer la coopération
Principale recommandation: accentuer la coopération entre les hôpitaux de Laval et de Nord Mayenne, distants d'une trentaine de kilomètres. L'idée est "que les deux établissements coopèrent", suggère le médiateur, qui recommande de s'appuyer sur le CHU d'Angers pour former les médecins.
Il préconise une "organisation qui sécurise tout à la fois le malade et le professionnel qui y travaille avec des "équipes médicales bi-site pour rétablir l'offre de soins dans les deux hôpitaux", notamment en anesthésie dans l'hôpital de Nord Mayenne, en chirurgie et gynéco-obstétrique afin d'éviter que certains services soient contraints de fermer faute de personnel.
Concernant l'hôpital de Laval, aux locaux jugés vieillissants par le personnel, Daniel Moinard estime nécessaire de reconstruire l'établissement, dont la "réhabilitation en site occupé n'est pas envisageable". "C'est un site amianté", souligne-t-il. L'Etat, prévoit 70 à 75% d'accompagnement. Le coût total estimé à 116 millions d'euros. L'Etat a annoncé la semaine dernière porter son aide à 80 millions d'euros.
"L'hôpital a été construit en 1974, il a bientôt 50 ans. Il est donc urgent de le rebâtir"., rappelle Sébastien Tréguenard, directeur du centre hospitalier de Laval.
"Aucune garantie"
"Il n'y a pas eu d'information pour nous dire: on vous jure qu'on ne fermera pas. Il n'y aucune garantie. Tout est conditionné à la coopération avec l'hôpital de Laval", déplore Sébastien Lardeux, délégué FO de l'hôpital de Laval.
On ne nous a pas dit ouvertement que l'on maintiendrait les services. Nous sommes dubitatifs!, avoue pour sa part Loïc Jamoteau, vice-président Audace 53.
Une reconstruction en plusieurs étapes
La reconstruction de cet établissement phare de l'offre de soins en Mayenne doit se faire en plusieurs phases et permettre en priorité de restructurer l'ensemble du tableau technique, urgence, bloc opératoire, dialyse.
Lors d'une visite du Premier ministre le 23 octobre en préfecture de Laval, des difficultés de fonctionnement liées à une pénurie de médecins dans le département et aux difficultés d'attractivité avaient été relevées.
La Mayenne est le sixième département le moins doté de France en médecins généralistes, selon l'Insee.
Partiellement fermées la nuit en novembre, les urgences de l'hôpital de Laval se trouvaient au bord de l'asphyxie en décembre, avec deux tiers de médecins manquants. En octobre, le personnel avait entamé une grève illimitée contre une situation "désastreuse pour la population".