Portrait. Elle manie la plume comme personne : Céline Bouriaud est l'une des rares plumassières en France

C'est un métier d'art qui a bien failli disparaître et ils ne sont qu'une poignée à l'exercer aujourd'hui en France. Céline Bouriaud est plumassière. Elle nous a ouvert les portes de son atelier, un petit coin de paradis.

Son atelier ne ressemble à aucun autre... un univers tout en légèreté où les couleurs et la matière se côtoient avec harmonie. Céline Bouriaud fait partie des rares personnes à exercer ce métier d'art : elle est plumassière.

"Je travaille la plume et le cuir, que des matériaux naturels, pour en faire des bijoux et des accessoires, notamment pour les maisons de haute couture", explique la jeune femme, la tête penchée sur sa dernière création.

Une fois franchies les portes de son atelier, dans le vieux Laval, difficile d'en ressortir sans en avoir fait le tour, le regard happé par une multitude de plumes aux couleurs flamboyantes. Et que Céline Bouriaud associe à la perfection.

C'est fascinant de voir cette palette de couleurs que la nature nous offre. C'est ce qui me fait vibrer !

Céline Bouriaud

Plumassière

Un travail de superposition, subtil mélange de couleurs et de matière. "C'est toute une recherche d'équilibre, d'esthétisme, pour arriver à créer le bijoux harmonieux, celui qui me plaira totalement, explique la quadragénaire, comme cette boucle d'oreilles avec un dégradé de vert et une petite pointe de violet".

Son "cabinet de curiosités"

Dans ses tiroirs, la plumassière range méthodiquement les différents types de plumes avec lesquelles elle travaille. Son "cabinet de curiosités", comme elle l'appelle, est un vrai régal pour les yeux.

Des plumes naturelles, parfois teintées, comme celles de coq, des plumes de paon, d'oie, de pintade et beaucoup de plumes de faisans : doré, vénéré ou argenté. Toutes différentes, avec leur propre reflet, leur propre texture, leur propre forme. 

C'est devenu une obsession !

Une passion découverte sur le tard, un peu par hasard, après des études de droit et une carrière dans la protection du littoral. "Un jour, un copain revenait de la chasse avec un faisan et je me suis dit, c'est pas possible, on ne peut pas jeter ces petits trésors. Alors j'ai tout récupéré et j'ai commencé à travailler la plume et je ne me suis plus jamais arrêtée...", se souvient la Mayennaise.

Plus qu'une révélation, la plume est devenue un moyen d'expression

Céline Bouriaud

Gérante de Lady Amherst

Une révélation pour la jeune femme, qui a très vite pris son envol dans le milieu très confidentiel de l'art plumassier. Lancée en septembre 2015, Céline Bouriaud est repérée quelques mois plus tard par le Musée des arts décoratifs de Paris, qui sera sa première boutique. Le Musée du quai Branly fait ensuite appel à ses créations en 2017, où elle est toujours exposée.

Une véritable reconnaissance pour cette autodidacte qui a fait le choix d'ouvrir sa propre boutique en 2019, à Laval, du nom de sa marque Lady Amherst, clin d’œil à une race de faisans au splendide plumage.

Uniques et faits main

Des bijoux uniques et faits main qui attirent la curiosité des clients, comme Mathilde, qui vient en repérage pour son mariage, à la recherche de la perle rare.

"Je veux quelque chose de très original, qu'on ne trouve nulle part ailleurs", confie la jeune femme, qui a bien du mal à faire son choix... avant de jeter son dévolu sur une paire de boucles d'oreilles, "avec des plumes de faisane vénéré, une plume de paon et une petite plume de coq teintée". Et voilà la future mariée parée pour le grand jour !  

Si elle vend aujourd'hui ses créations à travers le monde, la gérante de Lady Amherst propose ses créations à partir de 15 euros et fait également des pièces sur mesure pour s'adapter à tous les budgets.

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