Il a assigné Pfizer et la fédération française de football en justice. François-Xavier Fumu-Tamuzo, ancien joueur du club lavallois, est contraint de prendre sa retraite sportive à cause de blessures à répétitions. Pour le joueur, c'est le vaccin anti-covid du groupe pharmaceutique qui est responsable de ces lésions.
Il refuse d’être considéré comme un antivax. Mais François-Xavier Fumu-Tamuzo est en quête de réponses. Depuis mars 2022, le milieu de terrain lavallois n’a plus rechaussé ses crampons. La faute à une succession de blessures graves, au genou, puis au tendon d’Achille, l’ayant conduit à prendre une lourde décision : celle de mettre fin à sa carrière sportive à seulement 29 ans.
Des blessures liées au vaccin ?
Un départ prématuré difficile à accepter pour le sportif, qui pense avoir trouvé un responsable. Il raconte que lorsque le cycle infernal des blessures commence, en juillet 2021, la première dose du vaccin anti-covid du groupe Pfizer vient de lui être administrée.
"Jusqu’à très récemment, mon client a souffert d’une errance médicale, en consultant de nombreux spécialistes. Il a un dossier médical volumineux, mais personne n’a émis de doute... jusqu’à ce qu'un professeur de médecine interne émette la possibilité qu’il existe un lien avec le vaccin", relate son avocat marseillais, Maître Eric Lanzarone. Pour l'avocat, qui précise que lui non plus n'est pas "antivax", "les effets indésirables sont tabous dans la société, c’est encore pire dans le milieu des sportifs de haut-niveau".
Une audience le 2 juillet
Pour obtenir des réponses, le joueur franco-congolais, formé à Auxerre, a choisi d’assigner en justice le groupe Pfizer, BioNtech, ainsi que la Fédération française de football, qui avait rendu obligatoire la vaccination des joueurs professionnels en 2022.
Une audience est prévue le 2 juillet prochain au tribunal judiciaire de Paris. La justice pourrait choisir de former un collectif d’experts chargés de déterminer si oui ou non, un lien de causalité peut être établi entre les blessures soudaines du sportif et l’administration du vaccin.
L'avocat précise que depuis qu'il a décidé de porter l'affaire aux tribunaux, son client a reçu "des dizaines de témoignages de personnes ayant souffert de pathologies similaires après avoir été vaccinés".
Il faudrait des études spécifiques sur les effets indésirables de ce vaccin, on n'en a pas fait sur les sportifs de haut-niveau, moi, je veux aussi mettre un coup de pied dans la fourmilière et dire, il faut faire ces études
Maître Eric LanzaroneAvocat de François-Xavier Fumu Tamuzo
François-Xavier Fumu Tamuzo espère obtenir une réparation financière, et doit désormais construire son projet de reconversion professionnelle.
La réponse de Pfizer
Sollicité par nos confrères de France Bleu Mayenne, le groupe Pfizer a publié un communiqué samedi 27 avril.
"Pfizer ne communique, par principe, pas d’informations sur les dossiers en cours, préférant laisser le processus judiciaire se dérouler sereinement. La santé et la sécurité des patients sont nos priorités absolues. Comme le veut le process en vigueur pour l’ensemble des vaccins autorisés en Europe, l'EMA surveille et évalue les cas déclarés d’effets indésirables liés à notre vaccin contre la Covid-19. Le cas échéant, l’EMA recommande également la mise à jour du RCP (Résumé des Caractéristiques Produit) de notre vaccin contre la Covid-19 pour intégrer toute nouvelle information de sécurité. Nous suivons scrupuleusement ces recommandations et modifions le RCP de notre vaccin en conséquence le cas échéant.”
Aucun lien établi à ce stade
S’il est le premier sportif français à assigner en justice un fabricant de vaccin anti-covid, François-Xavier Fumu-Tamuzo n’est en revanche pas le seul à assurer que le produit est responsable d’effets secondaires indésirables.
Sceptique, le tennisman Novak Djokovic avait refusé de se voir administrer le vaccin, quitte à devoir renoncer à certaines compétitions sportives, ouvertes uniquement aux sportifs dont le schéma vaccinal était complet.
À ce stade, Pfizer rappelle qu"avec des centaines de millions de doses administrées dans le monde, le profil bénéfice-risque de notre vaccin contre la Covid-19 reste positif pour toutes les indications et les groupes d'âge approuvés", y compris les sportifs de haut-niveau.
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