Le 12 juin prochain aura lieu le premier tour des élections législatives 2022 afin d'élire nos futurs.es député;tés. France 3 Pays de la Loire en partenariat avec France Bleu et la presse quotidienne régionale vous propose de suivre un débat avec les principaux candidats de la Mayenne.
Cinq candidats représentant leur groupe politique et de différentes circonscriptions de la Mayenne débattent en plateau.
- Géraldine Bannier (2è) Ensemble !
- Jean-Michel Cadenas (2è) Rassemblement National
- Marion Détais (3è) NUPES - LFI
- Amélie De Grandmaison (3è) Reconquête
- Alexandre Maillard (1è) Les Républicains
Ce débat est animé par Maxime Jaglin (France 3 Pays de la Loire) et Martin Cotta (France Bleu Mayenne)
Notre politologue Arnauld Leclerc analyse les législatives 2022 en Mayenne.
Le débat est axé autour de trois thèmes.
La Santé
On craint un été noir dans l'hôpital public un peu partout en France. Face au manque de personnel, les patients sont en danger, voilà ce que disent des syndicats d'urgentistes.
Inquiétude aussi à Mayenne autour de l'avenir de l'hôpital, la population s'était massivement mobilisée l'année dernière. Elle avait finalement obtenu gain de cause : il n'y aura pas de fermeture de services à l'hôpital de Mayenne, comme s'y est engagé l'Etat.
12 millions d'euros ont été débloqués par le gouvernement de Jean Castex pour l'hôpital de Mayenne, 80 millions d'euros pour l'hôpital de Laval. L'Etat est-il à la hauteur pour le moment ?
La réponse est non pour Marion Détais, "On voit bien que ça s'est aggravé depuis les cinq dernières années l'état de l'hôpital public. Il est important maintenant d'engager des plans pluriannuels de recrutement"
Il va falloir qu'on rouvre des services d'urgence, de maternité, pour pouvoir avoir des accès à moins de 30 minutes de chaque citoyen
Marion Détais
Mardi 31 mai, Emmanuel Macron a annoncé la création d'un énième état des lieux de la situation à l'hôpital public.
Pour Géraldine Bannier, "c'est toujours intéressant d'avancer sur le sujet", "notre majorité a fait sauter le numerus clausus donc elle a conscience du problème, ceux qui nous ont précédés n'avaient rien fait".
On a amélioré la rémunération des personnels, 1,5 millions de personnels concernés par 183 euros de plus par mois. On a également débloqué 132 millions d'euros pour nos établissements en Mayenne
Géraldine Bannier
"Le problème de l'hôpital de Mayenne date de 2019, explique Jean-Michel Cadenas, on avait déjà constaté un déficit de 7,5 millions qui n'a pas encore été résorbé".
"Nos soignants sont encore 10% en dessous de la moyenne européenne, poursuit-il, à mon avis, il y a encore un effort à faire. Nous, (le RN), on avait proposé un plan d'urgence de 20 milliards dont la moitié serait consacrée uniquement à la revalorisation des salaires des soignants".
A L'hôpital de Laval, on annonce encore une trentaine de nuits de fermeture cet été, pour Alexandre Maillard : "il faut agir vite et fort pour contrer ces difficultés", "première chose : reconnaître et valoriser l'engagement des soignants, cela passe par une augmentation des salaires". Il souhaite également "alléger la charge administrative des soignants, en développant des outils numériques qui soient beaucoup plus performants et laisser ces tâches notamment aux secrétaires médicales et aux techniciens. Dernière mesure : rééquilibrer la répartition de prise en charge entre la médecine de ville et l'hôpital".
Amélie de Grandmaison souhaite, comme Jean-Michel Cadenas, "réintégrer les soignants qui ont été suspendus" lors de la crise du covid car ils ne souhaitaient pas se faire vacciner. "Nous proposons une augmentation de salaire de 12%".
Il faut aller voir les soignants voir les demandes qu'ils ont, les écouter
Amélie de Grandmaison
La ruralité
Pour faire venir les médecins, il faut également des enseignants dans les villages, œuvrer à la vitalité des centre-bourgs comme, par exemple, accompagner la reprise des petits commerces, agir avant qu'ils ne ferment, bref soutenir la ruralité.
"Nous ne vivons pas pareil en ville ou à la campagne, estime Amélie de Grandmaison, en France 59% des villages n'ont plus de commerces de proximité".
Il faut redynamiser les centre-bourgs, il faut donner envie de venir dans les petites villes avec une école, des transports publics
Amélie de Grandmaison
"On est victimes de l'agenda néolibéral de Macron, pour faire des économies d'échelle, il pousse à la concentration, estime Jean-Michel Cadenas, il faut revitaliser et pour revitaliser, c'est le tissu entrepreneurial sur lequel il faut actionner".
"Il y a eu des actions concrètes dans les villes moyennes, estime Géraldine Bannier, l'opération Cœur de ville, par exemple. "On va aussi renforcer les sous-préfectures, on a également dans la ruralité des maisons France services pour que les citoyens aient accès à moins de 30 minutes de chez eux au service public".
"Je ne souhaite pas opposer la ville à la campagne, explique Alexandre Maillard, il faut retrouver un équilibre dans le territoire"
Un euro investi en ville c'est un euro investi sur les territoires ruraux
Alexandre Maillard
"La Mayenne c'est 75% des communes qui sont en zone de revitalisation rurale, ça veut dire qu'elles sont en difficulté socio-économique, énonce Marion Détais, il faut très rapidement pouvoir redonner des moyens à ces communes notamment en révisant les dotations globales de fonctionnement".
Le numérique
Cette année, la Mayenne a été intégralement raccordée à la fibre. C'était une promesse du Département, promesse tenue avec trois ans d'avance sur le reste du territoire français.
"Le numérique il y a du bon et du mauvais, pour Amélie de Grandmaison, du bon, garantir une connexion à haut débit à tous les Français (...), le côté mauvais, c'est de ne surtout pas rentrer dans une société de surveillance qui va nous ôter toute notre liberté".
Pour Géraldine Bannier, "c'est un outil extraordinaire, qu'il faut contrôler dans ses excès".
"Le tout numérique a une importance pour demain, estime Alexandre Maillard, mais il ne peut pas se faire sans l'humain non plus". "Il y a quand même une fracture numérique qui existe en France, 7% de la population souffre de ce que l'on appelle l'illectronisme" poursuit-il, "le levier c'est la formation", "dès le plus jeune âge".
"Moi j'ai 20% de Français" touchés par l'illectronisme, "pour ces Français, il faut qu'on arrive à mettre un service public de proximité pour qu'ils puissent être accompagnés".
Voir ou revoir l'intégralité du débat en Mayenne
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