L'histoire est à peine crédible. La charcuterie Thiol installée à Mayenne est paralysée. Elle a perdu son agrément depuis plusieurs mois et pourtant les salariés continuent d'être payés. La situation ne semble pas gêner le patron fondateur de l'entreprise. Tout cela sur fond de querelle familiale.
Mais que se passe-t-il à la Charcuterie Thiol ? Avec un peu de mauvais goût on pourrait dire que ça sent le pâté. Mais 73 employés sont concernés et leur avenir est en jeu alors l'humour a des limites.
Le traiteur installé dans le centre-ville de Mayenne a été convaincu de fraude industrielle. Les produits n'étaient pas conformes au cahier des charges. Par exemple, les tripes à la mode de Caen ne respectaient pas la composition liée à l'appellation. Ailleurs, les étiquettes mentaient sur la composition réelle des produits.
Payés à ne rien faire
Depuis quatre mois le charcutier ne produit plus rien mais les employés continuent d'être payés... à ne rien faire.
Selon une source interne à l'entreprise, la société peut continuer comme cela encore six mois peut-être un an même.
Et puis ensuite ?
Une querelle familiale
L'explication serait une querelle entre le père Georges Thiol, fondateur de l'entreprise et le fils Laurent qui n'est pourtant pas actionnaire. Avec au cœur de la fâcherie la transmission de la société. Le père serait prêt à laisser pourir la situation pour ne rien transmettre au fils. On dit aussi qu'il n'aurait pas supporté le contrôle des services de l'Etat qui a amené à sa condamnation en janvier dernier.
Georges Thiol refuse de répondre aux interviews et le fils qui habite le sud de la France est injoignable.
Sur place on perd patience évidemment. Quatre mois que plus rien ne sort des laboratoires. Alors oui, les salaires sont versés mais que veut exactement Georges Thiol ? Faire mourir ce fleuron mayennais passé de la charcuterie de quartier à la grosse entreprise qui a employé jusqu'à 170 personnes ?
Vous êtes mes moutons...
Tout le monde semble impuissant. De la préfecture du département à la mairie de Mayenne on semble vouloir minimiser les reproches faits à l'entreprise mais on avoue son impuissance.
Les 73 employés sont à la merci du facétieux Georges Thiol.
"Vous êtes mes moutons" leur aurait dit le patron.