Avec le groupe Dolly, Manu a donné le tempo du rock made in France dans les années 1990/2000. Elle revient avec un quatrième album solo à l'énergie rock retrouvée et sera vendredi en concert au Ferrailleur à Nantes pour le présenter. Branchez les guitares. Interview...
Quelques jours après une longue interview réalisée par mail pour France Télévisions, je croisais Manu au festival Rock'Estuaire. C'était en juin dernier. Elle sortait de scène et me lançait : "Chouette interview mais Il faudra trouver de nouvelles questions pour la sortie de l'album".
La sortie de l'album ? On y est. Et côté questions, pas de souci, l'écoute des douze titres de "La Vérité" allait suffire à renouveler mon stock. A quelques heures de son passage sur la scène du Ferrailleur à Nantes, je devrai même en faire une sélection drastique.
Pour ceux qui reviendraient d'un stage intensif de peinture sur soie à Pyongyang, le dernier single en date de Manu, c'est ça...
Salut Manu, je t'ai interviewée en juin dernier à l'occasion de la sortie de ton single "La Vérité", je suis venu te voir jouer au festival Rock'Estuaire peu après. J'ai été étonné par ton accessibilité, ta spontanéité, ta proximité avec le public. C'est pas très rock comme attitude ? C’est la Wife French Touch ?
Manu. oui on va appeler ça comme ça ;)
La scène, c'est toujours le bonheur assuré pour toi ?
Manu. C'est le moment que je préfère. Les albums sont les excuses pour prendre la route et être sur scène avec mes compères Nirox, Matt et Laurent
Que cherches tu dans ce retour aux sources musical avec ton nouvel album "La Vérité" ?
Manu. Je n'ai pas cherché, juste une grande envie, un besoin de brancher ma guitare et de mettre l'ampli à fond à nouveau. Après avoir exploré d'autres jolis chemins. C'est l'avantage d'être en solo et d'avoir son propre label, la liberté de faire ce que l'on ressent à ce moment là.
Pourquoi ce titre d'ailleurs ?
Manu. Sans doute parce que je la cherche beaucoup en ce moment. Et peut-être aussi parce que c'est l'abum de la sincérité, pour couper l'herbe sous le pied à la maturité, trop tard ;)
Crois tu que la vérité soit toujours belle et facile à dire ?
Manu. Non comme tout le monde je pense
Ton plus beau mensonge ?
Manu. "moi, je n'y crois pas du tout" (extrait du single La Vérité, ndlr)
Les chansons de "La Vérité" parlent beaucoup d'amour mais encore ?
Manu. De l'environnement, j'observe autour de moi, j'imagine. Mais j'ai beaucoup "travaillé" en écriture automatique, les mots m'inspirant la mélodie? À l'anglo-saxonne je dirais. On prend un mot, une phrase, on se l'approprie par-rapport à ce qu'on vit à cet instant là. Les mots font partie de la musique et nous amène à l'émotion. En France on dissèque trop les textes je trouve...
Avec un maximum de paroles en français. C’est important pour toi ?
Manu. Oui, c'est ma langue et elle est magnifique. J'ai mis du temps à la faire sonner avec la power pop que j'aime faire, pas si courant en France finalement. On se laisse vite tenter par la "facilité" de la langue anglaise.
Nantes est ton dernier concert en 2015, pas le dernier de la tournée. Jusque là tout va bien ?
Manu. Oui, "la vérité" a un accueil incroyable, tant au niveau public que médias. Ça fait du bien.
Dans ton clip "Toi et Moi" est mise en scène ta propre mort, sur un ton humoristique. Tout de même, ça te fait peur la mort tout ça ?
Manu. Oui comme tout le monde, je pense. Plus on vieillit plus on approche de la sagesse paraît-il, j'y travaille, mais pour l'instant je ne suis pas toujours très sage :)
Comment as-tu vécu le 13 novembre ?
Manu. Nous étions à Marseille, nous l'avons appris en sortie de scène, nous étions effondrés. Dans l'incompréhension et la colère comme beaucoup de nous.
Comment fait-on pour remonter sur scène après ça ?
Manu. Il ne faut rien lâcher, on ne se pose même pas la question.
Merci Manu
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