Plusieurs ports de plaisance de la côté atlantique ne sont pas épargnés ces derniers jours. Une série de vols concerne du matériel haut de gamme ou récent comme des GPS. Une enquête a été confiée à la gendarmerie de la Vendée.
Vols méthodiques de GPS et de matériel haut de gamme, plusieurs ports de la côte Atlantique ont été visités. Cible principale: les bateaux à moteurs et vedettes de particuliers ou de professionnels. Mais pas seulement. Des bateaux de pêche ou de sauvetage ont aussi été concernés.
Au port de la Turballe, on ne décolère pas. L' alerte est venue de la SNSM, la société nationale de sauvetage en mer lorsque les bénévoles sauveteurs venus s'entraîner un dimanche matin découvrent que le traceur GPS de leur semi-rigide a disparu.
Coup dur et injustice
C'est la première fois que la station de Loire-Atlantique est victime d'un tel vol. Pour l'équipe de sauveteurs, ne plus pouvoir disposer de ce matériel indispensable est très pénalisant.
Denis Bertho, le président de la SNSM de La Turballe précise : "Le semi rigide est indisponible jusqu’à ce qu’on puisse avoir un nouveau GPS. Dans l'attente, il n'y a pas de sauvetage possible, or c’est le bateau le plus rapide pour venir sur les lieux d’intervention. Il porte les premier secours, permet de sécuriser les bateaux et les personnes et peut aussi faire des recherches beaucoup plus près de la côte. Le traceur GPS est très important pour naviguer auprès des roches là où il y a très peu d'eau."
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Le vol est d'autant plus vécu comme une injustice que la SNSM, composée de sauveteurs bénévoles fonctionne uniquement grâce aux dons pour l'achat de ses équipements. "Là il y en a pour 5000 euros. C'est un gros préjudice. Les gens qui ont fait ça ne se rendent pas compte. Ils sont inconscients car ils portent atteinte à la vie humaine en mer", complète Denis Bertho.
"D'après moi ce sont des professionnels"
Parmi les autres victimes à La Turballe, plusieurs plaisanciers particuliers dont Pascal Pontais, propriétaire d'une résidence secondaire à La Turballe. Venu pour le week-end, il vient vérifier les amarres de son bateau et découvre que la toile au-dessus de son cockpit est à moitié enlevée. "Il n'y avait plus de GPS, plus d'écran de contrôle du moteur. C'était fait très proprement, les vis avaient été bien dévissées. Du travail ciblé. Pour moi ce sont des professionnels qui volent du matériel électronique facile à revendre", explique le plaisancier, avant de renchérir: "on m'a dit qu'à Port Bourgenay 10 à 15 bateaux aussi avaient été vandalisés dans la nuit de vendredi à samedi dernier".
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Bertrand Stephan, maître de port à La Turballe confirme. Dans le port, beaucoup de vedettes ont été visitées et/ou fracturées. Selon lui, la période hivernale est aussi propice à ce type de vol: "L'été on a des gardiennages, pas toujours l'hiver. L'hiver, les propriétaires ne sont pas toujours là, souvent il y a du mauvais temps, c'est plus tentant pour des voleurs."
Quelles solutions alors pour limiter la casse? Pour Bertrand Stephan, "ces vols incitent la gendarmerie à faire plus de rondes. Il y a aussi les images de vidéosurveillance mais si les visages et les plaques des voleurs sont masquées cela reste difficile de les identifier. On va essayer de s'organiser entre ports et peut être mettre un renfort vidéo."
70 bateaux vandalisés sur le littoral
D'après les témoignages, le mode opératoire est à chaque fois le même, bien rôdé. Un commando très organisé officie la nuit et vole uniquement du matériel de pointe. C'est d'ailleurs ce qu'ont confirmé les images de vidéos surveillance qui couvrent les pontons du port de plaisance de Piriac-sur-Mer, lui aussi touché. Christophe Guena, maître de port à Piriac-sur-Mer confirme. "Les individus ont dû faire du repérage. Ils regardent ce qui les intéresse puis passent à l'acte en fracturant et volant l'électronique des bateaux".
A Piriac, trois bateaux au moins ont été vandalisés. La police et la gendarmerie ont été averties et les plaisanciers ont porté plainte.
D'après nos informations, en Vendée, les ports de l'Herbaudière à Noirmoutier, le port de Morin à L'Epine, ainsi que le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ont également été visités. En Loire-Atlantique, les ports du Croisic et de Pornichet n'ont, eux, pas été visités. Au total, de La Turballe en Loire-Atlantique à Port Bourgenay à Talmont-Saint-Hilaire, en Vendée, quelques 70 bateaux et vedettes dotés d'équipements électroniques récents ont été vandalisés.
Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de gendarmerie de la Vendée.
