Le procès de trois agriculteurs opposés au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), poursuivis pour avoir forcé un barrage de gendarmes le 11 janvier, a été renvoyé mardi au 23 février.
Ces trois exploitants agricoles, âgés de 22 à 53 ans et domiciliés à Couëron, dans la périphérie nantaise, devaient être jugés mardi après-midi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nantes, après avoir été entendus le matin par les gendarmes sous le régime de la garde à vue, mais ils ont demandé un délai pour préparer leur défense.
Ils avaient été interpellés le 11 janvier et placés une première fois en garde à vue avant d'être libérés dans la nuit, après avoir forcé un barrage de gendarmes, à l'issue d'une opération de blocage à Saint-Etienne-de-Montluc, en soutien à onze familles et quatre agriculteurs "historiques", installés sur la zone où doit être construit le futur aéroport nantais, menacés d'expulsion.
Ils sont poursuivis pour refus d'obtempérer, mise en danger de la vie d'autrui et violences volontaires avec arme par destination, c'est-à-dire avec un tracteur.
Trois gendarmes avaient été légèrement blessés, et l'un d'eux avait reçu une interruption temporaire de travail (ITT) de trois jours.
Deux des prévenus seront également jugés pour refus de se soumettre à un prélèvement ADN.
Selon leur avocat, Me Erwann Le Moigne, les agriculteurs s'étaient retrouvés bloqués par les forces de l'ordre alors qu'ils rentraient chez eux.
Les trois paysans ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre à Nantes et sur son périphérique jusqu'à leur comparution, le 23 février.
Le lendemain, 19 autres opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes sont convoqués devant le tribunal correctionnel pour "entrave à la circulation", après avoir participé à une opération escargot le 12 janvier sur le périphérique de Nantes.
Ces actions, précédées d'une importante mobilisation le 9 janvier des anti-aéroport à Nantes, avaient pour objectif d'empêcher une audience devant statuer sur l'expulsion des habitants et agriculteurs "historiques" opposés au projet, demandée par le concessionnaire du site, Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci. La décision doit être rendue le 25 janvier.