Comment répartir les terres que comptait le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? La question a été débattue lors d'un troisième comité de pilotage qui s'est réuni ce vendredi, au côté de Nicole Klein, préfète des Pays de la Loire mais sans les représentants des zadistes.
684 hectares de bocage sont convoités à la fois par des agriculteurs expropriés dans le cadre du projet d'aéroport et qui souhaiteraient revenir, mais aussi par des zadistes, installés pour certains depuis des années.Le comité de pilotage sur la gestion des terres à Notre-Dame-des-Landes s'est réuni pour une troisième fois. Il est constitué de Nicole Klein, préfète des Pays de la Loire, préfète de la Loire-Atlantique, de représentants du Conseil Départemental 44, du président et des maires de la Communauté de Communes Erdre et Gesvres, du président de la Chambre d’Agriculture et de la Mutualité Sociale Agricole, de 4 syndicats agricoles (FNSEA, Jeunes Agriculteurs, Confédération Paysanne et Coordination rurale), de 2 associations d’exploitants agricoles historiques (ADECA et AMELAZA) et des services de l’État. Il devait être décidé de l'avenir de ces terres agricoles préservées.
Absents du comité, les exploitants-zadistes ne se sentent pas pris en compte. Leurs représentants n'ont pas été conviés à participer à ce 3ème comité de pilotage. Pourtant, ils veulent aussi jouer leurs cartes sur l'avenir et la répartition des terres qui n'accueilleront pas d'aéroport, celles qu'ils ont défendues.
En préfecture, les grandes organisations agricoles débattent avec l'Etat, tout comme, des exploitants historiques qui revendiquent plus de 500 hectares de terrains agricoles sur la ZAD.Circulez y'a rien à voir!
A l'extérieur, plus de 300 personnes se sont réunies pour déjeuner. À l'heure où se décide une répartition des terres, des occupants de la ZAD et les associations qui les défendent, ont voulu montrer leur détermination à voir pérenniser les projets agricoles nés de la lutte contre l'aéroport. Dominique Lelay, coprésidente de Notre-Dame-des-Landes, poursuivre ensemble trouve "complètement injuste que des gens qui se sont engagés, qui ont lutté pour préserver le bocage, pour le défendre contre le béton..., soient remerciés du style : circulez y'a rien à voir!"
Johann, un exploitant-zadiste défend son point de vue à l'extérieur : "Aujourd'hui, on nous renouvelle une COP qui va expirer dans 3-4 mois et on nous demande de construire des projets d'installation là-dessus. Ces conditions de précarité d'installation n'existent nulle part ailleurs en France." Ce qu'il demande, lui comme bien d'autres, c'est une promesse de bail de fermage pour pouvoir construire un projet perenne.
À l'issue du comité de pilotage, seules les anciennes exploitations exploitées avant 2008, ont été confortées par des promesses de bail. L'examen des 13 projets des occupants, représentés se poursuivra avec promesse de bail à l'arrivée, dans le meilleur des cas.
340 hectares, restent à répartir entre anciens et nouveaux exploitants.
Un quatrième comité de pilotage aura lieu en janvier 2019.
► reportage d'E. Duplay, A. Ropert, E. Bellamy