Ils sont en quête de solutions pour enrayer une crise rampante : un tiers des exploitations arboricoles ont disparu entre 2010 et 2016. Un congrès national se tient à Chenu dans le Sud de la Sarthe pour penser l'avenir et interpeller les décideurs.
Dans la colère et l’inquiétude, les arboriculteurs tiennent leur congrès national dans les vergers de Charly Gautier, arboriculteur et co-président de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF).
Au cœur des débats, l’arrêté anti-pesticides, appliqué depuis le 1er janvier. "L’arrêté, c’est quoi ? Une zone de non traitement de 5 mètres en culture basse, 10 mètres en culture haute et 20 mètres pour les produits dangereux. On parle de CMR (des produits cancérogène, mutagène et reprotoxique) qui représentent 70 % des produits employés en arboriculture, sans programme de compensation", regrette l'arboriculteur sarthois.
En plus de l’absence de solution compensatrice, les arboriculteurs déplorent que les décideurs « ne mettent pas les pieds dans la terre » et publient un arrêté au 29 décembre avec seulement trois jours avant son application. Un délai très court. Et des pertes de surfaces de production : Charly Gautier ne pourra pas traiter dans près de 3 de ses 60 hectares.
Pour une réglementation européenne
Parmi les autres décisions, les arboriculteurs regrettent la faiblesse du lobbying français au niveau européen pour contrer la distorsion de concurrence : un coût du travail plus élevé que dans les pays européens et des normes inégales. « Des pays comme la Pologne, l’Espagne, peuvent utiliser des produits phytosanitaires interdits en France », déplore Charly Gautier.Un tiers des exploitations arboricoles ont disparu entre 2010 et 216. La #loiÉgalim pourrait être une aide, Daniel Sauvaitre de l'Association nationale pommes poires (ANPP) n'y croit pas (@F3PaysdelaLoire) pic.twitter.com/TrXwy6PNWw
— Charles Lemercier (@ch_lemercier) January 29, 2020
Un exemple, selon les producteurs : la loi alimentation, dite Égalim. Autrement dit la loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous).
Le drame, et ce qui est paradoxal, c’est que plus on parle de local et de montée en gamme, plus on importe. Ne produisons pas une réglementation difficile. Faisons ça collectivement, pas qu’en France. Daniel Sauvaitre, président de l'ANPP.
D’autres pays avec lesquels les producteurs français sont en concurrence, comme la Pologne, ont un coût du travail très faible. « Ces pays peuvent aussi
La moitié des exploitations françaises a disparu en quinze ans. Les professionnels assurent que l’accélération est inévitable. En Sarthe, 1 000 emplois dépendent de la filière.