Cinq ans après son déménagement tumultueux en périphérie, que devient la fête foraine du Mans ?

En 2019, des échauffourées avaient éclaté dans le centre-ville du Mans. Les forains qui animaient la traditionnelle foire de la Toussaint, place des Jacobins, laissaient éclater leur colère après que la ville leur avait signifié l'obligation d'installer leurs attractions en périphérie de la ville. Cinq ans après ce déménagement forcé, quel est le bilan ?

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Si les premières apparitions des manèges au Mans datent de 1900, la fête foraine s'installait rituellement sur le parking des quinconces, derrière l'ancien théâtre municipal depuis mars 1960. Deux fois par an, aux Rameaux et à la Toussaint.

Et puis il y a eu les travaux d'aménagement, des plaintes pour nuisances sonores, des bagarres en marge de la foire, jusqu'à ce qu'en 2018, la ville décide d'imposer aux forains de quitter le centre pour s'installer dans la zone du Panorama, non loin du circuit Bugatti et du Parc des expositions.

Cette nouvelle perspective avait suscité la colère des forains qui refusaient de s'y installer, craignant d'être trop éloignés pour attirer le chaland, et surtout de voir fondre leur chiffre d'affaires.

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Le reportage réalisé en 2019 au Mans. 300 à 500 forains sont venus de toute la France. Tous contestent la décision de la mairie de transférer la fête foraine de printemps généralement organisée en centre-ville vers un site en périphérie du Mans. Un manque a gagné certain pour les forains. Le face à face aura donc duré toute la journée. Un manifestant a été blessé au pied par une grenade. Mais les forains restent déterminés, car ils estiment aujourd'hui que leur profession est en danger. ©M.Nauman/T.Poirier/ C.Beauvalet

" Quand on déplace une fête foraine, il faut entre 5 et 10 ans pour refidéliser une clientèle. Or nos charges augmentent, les investissements sont de plus en plus lourds pour les manèges. C’est la mort programmée", professait alors René Hayoun le représentant de la profession.

Déménagement forcé, adaptations nécessaires.

Aujourd'hui, la place des Jacobins n'est plus qu'un lointain souvenir. Certains forains regrettent toujours cet emplacement jugé aussi central qu'idéal. Mais finalement, la zone du Panorama s'avère plus accessible qu'imaginé.

Bref, les forains se sont adaptés, le public aussi qui apprécie de pouvoir stationner gratuitement et plus facilement qu'en centre-ville.

Seul bémol, la proximité avec l'aérodrome, le parc des expositions et la rocade sont un frein au déploiement de certaines attractions. C'est ce que déplore Steven Brossier, l'un des professionnels de la fête foraine, dont la famille vient au Mans depuis 70 ans. "On est limité à 17 mètres à certains endroits,explique-t-il, donc on ne peut pas avoir de grandes roues, de manèges aériens, or c'est ce qui fait venir les jeunes aujourd’hui. C’est ce qui nous manque car la jeunesse apprécie les manèges visuellement imposants".

Petit à petit, les forains prennent leurs marques dans ce nouveau site. Après une année catastrophique l'an passé à cause de la météo, ils semblent avoir fait le plein, au moins pendant les deux week-ends des vacances de la Toussaint.

Des efforts de communication restent encore à faire pour attirer les habitants de l'agglomération mancelle.

Les riverains des Jacobins qui se plaignaient des nuisances sonores et de l'insécurité lorsque les manèges, les stands et les caravanes s'installaient sur le parking, ont retrouvé leur tranquillité. Ce n'est pas près de changer, car la municipalité ne compte pas faire marche arrière.

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