Conflit en Syrie : la lettre ouverte de François Fillon à Manuel Valls

L'ancien Premier ministre sarthois François Fillon a décidé d'adresser une lettre ouverte à Manuel Valls, l'actuel Premier ministre, à la veille d'un nouveau débat parlementaire sur l'intervention française en Syrie.

"Il y a tout juste un an, le gouvernement sollicitait la confiance du Parlement pour soutenir l’engagement de nos forces armées en Irak. Avec responsabilité et sens du devoir, le groupe des Républicains décidait d’appuyer cette intervention." C'est ainsi que François Fillon démarre sa lettre ouverte à Manuel Valls, intitulée "Syrie : une stratégie à revoir".

Un choix qu'il ne regrette pas car "contre Daech, son drapeau noir et ses égorgeurs, le combat n’est pas un choix, mais une obligation vitale pour notre sécurité et nos valeurs. Face au fanatisme, pas de place pour la neutralité et l’immobilisme !", écrit-il, temporisant cependant sur l'efficacité de l'action menée : "après 4000 raids aériens, dont 200 frappes françaises, Daech est toujours là – et plus fort qu’il n’y a un an."

L'ancien Premier ministre poursuit en interpellant Manuel Valls sur la ligne diplomatique suivie par le gouvernement français en Syrie : "Bachar Al-Assad est un dictateur sanguinaire mais le « tout sauf Bachar » ne suffit pas à faire une ligne diplomatique. En multipliant les préalables quant au départ d’Assad, on en a fait un point de blocage interdisant, avec nos partenaires, toute discussion sérieuse sur la transition politique."

François Fillon revient sur le choix premier de la France de n'intervenir qu'au dessus de l'Irak avant de changer d'avis comme l'a annoncé François Hollande la semaine passée. S'il se réjouit de ce changement, "je salue ce ralliement à la position que j’avais exprimée à l’Assemblée nationale, le 24 septembre 2014." , il déplore le fait que  "le président Hollande est en retard par rapport à l’histoire. En temps de guerre, le temps perdu est une faute grave."

"L’heure est venue de revoir notre stratégie"

"Face à la menace, François Hollande doit cesser d’être le président des demi-mesures ou autres "vols de reconnaissance". Il faut agir. C’est-à-dire bombarder les centres névralgiques de Daech, son état-major, ses moyens militaires, ses infrastructures." poursuit François Fillon, "Nous devons aussi avoir le courage d’anticiper l’étape d’après et les actions au sol."

Parlant de la Turquie "toute mobilisée dans sa lutte contre les terroristes du PKK qu’elle en arrive à tolérer l’intolérable", le Sarthois exhorte "la communauté internationale et tous les Etats de la région à faire "cause commune" car, pour lui, "la seule voie possible, c’est de réunir autour d’une même action tous ceux qui ont une influence sur les parties, de les enrôler dans une même coalition pour parvenir au règlement de la crise."

"A ces réfugiés, donnons un rôle et une espérance."​

A propos de la vague de réfugiés qui déferle actuellement sur l'Europe, François Fillon estime que "l’honneur de la France commande son hospitalité. Mais à côté de notre générosité, ayons l’intelligence de voir parmi ces exilés des acteurs pour reprendre un jour leur pays en mains. A ces réfugiés, donnons un rôle et une espérance (...) Sollicitons-les dans notre combat contre le radicalisme et l’endoctrinement qui rongent une partie de la jeunesse européenne."

"Aidons les réfugiés à préparer l'avenir de leur pays, car, oui, leur survie est ici mais leur destin est là-bas, sur leurs terres qu’ils chérissent." poursuit-il sur ce sujet.

A la veille du débat au parlement sur l'engagement militaire français en Syrie, François Fillon conclut sa lettre ouverte à Manuel Valls, en précisant que "nos soldats peuvent compter sur le soutien des Républicains pour frapper Daesh, là où il est. Mais que François Hollande sache que le vote de l’opposition n’est pas sans réserves. Plus que la confiance à son égard, c’est l’intérêt national qui dicte notre devoir."
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