Dany Leprince, condamné pour un quadruple meurtre en 1994 qu'il a toujours nié, a été arrêté jeudi à Agen pour non-respect de son assignation à résidence, son avocat dénonce "un guet-apens". Il retourne en prison et y restera au moins jusqu'à vendedi prochain.
En liberté conditionnelle depuis 2012, Dany Leprince, qui a purgé 17 années de réclusion criminelle pour un quadruple meurtre familial dans la Sarthe, était contraint à une assignation à résidence en Lot-et-Garonne depuis sa libération.
Les gendarmes venus lui notifier à Marmande le refus de sa demande d'assister aux obsèques de son père, célébrées jeudi dans la commune où étaient survenus les meurtres, se sont aperçus qu'il avait quitté son domicile et un mandat d'arrêt avait alors été délivré à son encontre. Le juge d'application des peines a, ce matin, décidé de le maintenir à la maison d'arrêt d'Agen pour ne pas avoir respecté ses obligations en matière d'assignation à résidence. Il passait plus de temps dans l'Orne et en Eure et Loir avec sa nouvelle compagne qu'à Marmande, ou il vivait à sa sortie prison, en 2012, avec son ancienne femme de qui il a divorcé entretemps.Il a été arrêté jeudi alors qu'il se trouvait avec son avocat devant le Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) d'Agen pour "s'expliquer", a indiqué à l'AFP son avocat Me Édouard Martial.
"C'est un guet-apens. J'avais prévenu le procureur que nous étions là-bas et que mon client voulait s'expliquer. Il avait un nouveau bail pour une nouvelle résidence et une promesse d'embauche", a pesté l'avocat.
C'est une imprudence de sa part. Il ne conteste pas la violation de son assignation mais il faut comprendre que c'est un homme au bout du rouleau",
a ajouté Me Martial.
Retour en prison, décision vendredi
Le Parquet, redoutant les médias, c'est déplacé exceptionnellement à la maison d'arrêt. Le juge poursuit ainsi l'exécution du mandat d'arrêt émis à l' encontre de Dany Leprince jusqu'à vendredi. À cette date, le tribunal de l'application des peines se réunira en audience collégiale, avec trois juges. Dany Leprince ne saura donc que dans une semaine si sa liberté conditionnelle est partiellement ou totalement révoquée.Son père avait fait rouvrir une enquête
Dany Leprince avait effectué une première demande de changement de résidence auprès de la chambre d'application des peines pour résider dans l'Eure-et-Loir, chez son actuelle compagne. Mais sa demande avait été refusée au motif que la nouvelle adresse se trouvait trop proche du lieu de sa résidence de sa nièce, seule survivante du drame survenu en 1994 lorsque le frère de Dany Leprince, sa femme et deux de leurs filles, âgées de 10 et 6 ans, avaient été retrouvés sauvagement assassinés à leur domicile.Dany Leprince, alors âgé de 31 ans et qui habitait dans la maison voisine, avait été mis en cause et malgré le manque de preuves matérielles il avait été reconnu coupable des quatre meurtres en décembre 1997 et condamné par la cour d'assises de la Sarthe à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté.
Une nouvelle enquête a été ouverte en 2014 à la suite d'une plainte contre X déposée par Robert Leprince, le père de Dany, qui considère que d'autres personnes ont participé aux faits. Le parquet du Mans a ouvert une information judiciaire et confié le dossier à deux juges d'instruction.
avec AFP