Les 24 heures du Mans attirent chaque année des dizaines de milliers de visiteurs. Une période phare pour les métiers de l'hôtellerie-restauration qui doivent gonfler leurs effectifs mais qui peinent, de plus en plus, à recruter.
Dans ce restaurant, situé en plein centre-ville du Mans, le compte à rebours est lançé... Plus de 300 000 visiteurs attendus pour le centenaire des 24 Heures du Mans et autant de bouches à nourrir.
Pour la gérante de l'établissement, c'est une période à ne pas rater : trois fois plus de clients à servir, mais en terme de personnel, le compte n'y est pas. Une situation de plus en plus tendue dans le secteur de l'hôtellerie-restauration.
"Il y a 10 ans, sans même passer d'annonce, on recevait cinq ou six CV par semaine avant les 24 Heures. Aujourd'hui, alors que l'on passe des annonces, on en reçoit un, voire deux CV par semaine, pas plus. Les gens ne sont plus motivés par ce métier. Pourtant, j'ai pas l'impression que çe soit plus compliqué qu'un autre", constate amèrement Anaïs Beaudet.
"Le personnel est devenu une denrée rare"
Et portant, ces dernières années, de nombreux efforts ont été faits pour rendre le métier plus attractif avec des grilles de salaires revues à la hausse et un nombre de jours de repos qui a augmenté.
Alors comment expliquer ce désamour pour la profession ?
"C'est la société qui évolue. On travaille moins et on se promène plus. On se rend bien compte que les gens ne sont plus du tout motivés par ces métiers-là. Et c'est pareil dans le milieu du bâtiment mais aussi dans les hôpitaux, dans les banques. Plus de secrétaires de mairie non plus... c'est sociétal !", répond Eric Fontaine, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie 72.
Après les 24 Heures du Mans, vient la période des grandes vacances, tout aussi problématique pour l'hôtellerie-restauration, en terme de recrutement. En France, on estime à 300 000 le nombre de postes non-pourvus dans ce secteur.
Avec Julien Lanchas et Charles Proult