Après la nouvelle de la reprise du site par Paper Miles Industries (PMI), la filiale du canadien Dottori dévoile son plan pour les cinq ans à venir.
Pierre Petit, président de PMI, est l’homme de la situation avant l’arrivée de James Dottori qui sera le directeur général du site de Bessé-sur-Braye.
Il annonce une première phase de dépollution sur une dizaine de mois, selon les propos recueillis par notre confrère du Maine Libre et " l’idée est de pouvoir profiter du grand espace disponible pour créer plusieurs activités autour du papier et de l’industrie lourde."
Le groupe a prévu d’investir 25 millions d’euros. Toujours beaucoup de joie du côté des anciens d’Arjowiggings qui seront prioritaires au recrutement.
Un combat enfin terminé pour Lionel Provost, ancien salarié : "C’est une très bonne nouvelle, je suis content. Le bassin avait besoin de cette reprise, une belle reprise même ! 240 personnes et un papetier en plus, c’est idéal ! (...) On arrive à la fin d’un combat, on commençait à s’essoufler. Le confinement ne nous a pas aidé."
Certains employés disent que cette reprise ne pourrait concerner qu’un seul groupe, voire une seule ligne de production, mais sans connaitre les conditions de reprise, tout reste possible pour eux.
Le site industriel de production de papier spécialisé #Arjowiggins de Bessé-sur-Braye dans la Sarthe va être repris par le Canadien, Paper Mill Industries https://t.co/QPt7vEcKTw
— Pour Sauver Arjowiggins (@PourSauver) June 19, 2020
Pierre Petit : "Nous sommes persuadés que ce n’est pas rentable, mais on ne va pas arriver et tout casser." Il assure pourtant "ne fermer aucune porte".
Des paroles qui ne passent pas inaperçues pour Christophe Garcia. L'ancien porte-parole de l’intersyndicale et vice-président de l’association Les sacrifiés d’Arjo, veut contacter le repreneur du projet : "Aucune approche syndicale ou politique. " Dans une lettre, il veut rassurer ce repreneur comme le ferait un chef de projet, et non pas comme un syndicaliste. "Je veux savoir s’il a besoin de nous."
L'union fait la force
Moins d’un an après leur licenciement, des anciens d’Arjowiggings avaient constitué cette association pour bâtir un projet de reprise avec un besoin de 10 à 20 millions de fonds de roulement.
Christophe Garcia espère trouver un point de convergence entre les deux projets et souhaite décrire au repreneur "toute la genèse du projet mis en place pour sortir des marchés en déclin. 200 personnes seraient concernées par ce projet : il s'agirait de fabriquer de la carte à jouer qui est un produit rentable, mais aussi de créer d’autres activités comme les transferts d’impression." Selon lui, "les clients attendent toujours. Ce sont des produits exigeants qui demandent du savoir-faire et de la technique, présents à Bessé-sur-Braye."
L’investisseur canadien voudrait produire du papier de sécurité, recycler les fibres du textile et, dans le même domaine, créer des pépinières d’entreprises.
Des informations qui devraient être officialisées rapidement devant les ex-Arjowiggings puisque Pierre Petit viendra à leur rencontre ce jeudi 25 juin.
Depuis la liquidation judiciaire de la papeterie, sur 566 salariés un tiers a retrouvé un travail, dont 130 en CDI.