Au 1er janvier 2023, les enseignes de la restauration rapide ne peuvent plus, pour la consommation sur place, délivrer des produits contenus dans des emballages jetables. Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires était ce lundi au Mans pour faire une inspection dans un restaurant.
Selon des chiffres publiés en 2021 dans le document de référence sur la loi anti-gaspillage voulue par le Ministère de la Transition écologique, "180 000 tonnes d'emballages sont produits chaque année en France par le secteur de la restauration rapide."
La fin de ces emballages à usage unique fait partie de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. C'est un des axes de cette loi, au même titre que la fin de la mise sur le marché d'emballages en plastique à usage unique, l'arrêt de l’impression systématique des tickets de caisse, l'interdiction de la destruction des invendus non alimentaires ou encore la vente des médicaments à l'unité.
Visite d'un restaurant McDonald's
L'obligation d'utiliser de la vaisselle réutilisable pour les repas et les boissons consommés sur place est, elle, entrée en vigueur ce 1er janvier 2023.
C'est ce que sont venus rappeler le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu et la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Bérangère Couillard, qui ont rendu visite ce lundi matin à un restaurant MCDonald's, place de la République, au Mans.
Etaient présents également, la présidente de la Région Christelle Morançais et le président du Département de la Sarthe Dominique Le Mèner.
20 milliards d'objets jetables
La nouvelle loi, selon le ministre, doit permettre de mettre fin au gaspillage de 20 milliards d'objets jetables chaque année, en France, dans la restauration rapide. Si ce restaurant a été choisi par Christophe Béchu pour marquer l'entrée en vigueur de la loi c'est parce qu'il emploie déjà une vaisselle réutilisable depuis le mois de juin 2022.
"20 milliards d'objets jetés uniquement dans les 40 000 points de restauration rapide (en France), ce n'est absolument pas anodin, déclarait lors de cette visite Christophe Béchu. Et ce changement, on est le premier pays à le conduire. Pour nous, il est clairement un marqueur extrêmement important de la transition écologique et de lutte contre le gaspillage".
S'habituer à vivre avec du tout jetable, c'est ne pas se rendre compte de tous les coûts qu'il y a à côté. On ne paye pas aujourd'hui à leur juste prix, par exemple, les dégâts dans les écosystèmes liés à la prolifération du plastique
Christophe BéchuMinistre de l'Ecologie
Achats d'équipements et embauches
Evidemment, une telle obligation pour la restauration rapide, même si elle ne concerne que les repas pris sur place, à un coût.
"Sur un site comme le Mac Do du centre-ville, précise le propriétaire Julien Canal, on est sur l'ordre de 80 à 100 000 euros avec l'installation de nouveaux plateaux, de nouveaux tunnels de séchage, c'est un package global."
Pour chaque restaurant, il faudra prévoir aussi l'embauche d'une personne pour la plonge et, pour un temps, de personnels pour accompagner les clients vers une autre façon de trier le contenu des plateaux, le réutilisable et le recyclable.
Une conférence sur l'élimination du plastique
A ceux qui parlent de mesurette, le ministre répond que "l'urgence écologique et climatique nécessite d'agir dans tous les domaines. Tous les gestes sont bons à prendre".
Christophe Béchu a évoqué pour 2023 en France une des conférences destinées à l'élimination du plastique à l'échelle mondiale et des annonces courant janvier sur la rénovation thermique et le transport décarboné.
Auparavant, le programme des deux membres du gouvernement prévoyait un passage par l’entreprise solidaire Sookies, basée place des Jacobins et qui produit des cookies à partir de pain invendu pour lutter contre le gaspillage alimentaire.