Servez-vous c'est gratuit !, c'est le principe de la gratiferia. Un marché où chacun peut prendre ou déposer ce qu'il veut. Une opération solidaire et écolo. Ce week-end, le secours catholique du Mans organisait sa troisième gratiferia de l'année.
Sylvie n'est pas venue les mains vide à la Gratiferia organisée par le secours catholique.
"J'amène des jouets pour enfants, des rideaux, un peu de vaisselle, on fait le tri de ses placards et peut-être que l'on aura un coup de cœur."
Ici, on trouve de tout, mais ce n'est pas le seul intérêt
Le gens déposent ce dont ils n'ont plus besoin, vêtements, chaussures, livres, disques, petits meubles et les visiteurs se servent gratuitement
Cécile DeniseBénévole au Secours catholique
" J'ai récupéré des bricoles, pas ce que je voulais, mais bon, j'ai trouvé un jean, ça va me dépanner", se satisfait un chineur.
J'essaye d'acheter un minimum de neuf. Et là, je trouve ça chouette parce qu'il y a des choses que l'on n'arrive pas forcément à vendre qui peuvent être un tout petit peu abimées, ça leur donne une seconde vie, c'est vraiment bien
Une visiteuse
Anti- gaspillage, coup de pouce pour les ménages et les personnes en situation de précarité, les avantages sont nombreux. "En achetant de secondes mains ou en gratiferia, ça permet de faire moins de déchets et d'avoir une démarche plus vertueuse pour l'environnement. Et il y a une dimension de bonheur, les gens sont vraiment très heureux et super joyeux de s'offrir des vêtements", précise Anaïs Radepont, bénévole au Secours catholique.
Il n'y a pas le côté monétaire, ça change tout dans la relation
Anaïs RadepontBénévole au Secours catholique
Et comme toute action solidaire, la gratiferia sucite aussi des vocations. "La plupart des gens qui viennent se servir souhaitent être bénévoles après ou nous disent ; la prochaine fois, appelez-nous, on viendra vous aider", ajoute Cécile Denis. En cette période de crise, il est parfois bon de rappeler que l'on peut rendre service sans en tirer aucun profit.
Le reportage de Marc Yvard, Benjamin Bonte et Carole Mijeon
Un concept arrivé d'Amérique latine
"Gratiferia" est un néologisme espagnol qui signifie littéralement "foire gratuite".
Le concept de marché sans argent vient d’Amérique latine, et plus précisément de
Buenos Aires.
L’idée, initiée dès 2010 par Ariel Bosio, a rencontré un succès grandissant, d’abord localement, puis à l’étranger.
Déjà très populaire dans certains milieux alternatifs, la gratuité n’est certes pas une idée
nouvelle mais la multiplication d’initiatives comme les gratiferias témoigne d’un
intérêt croissant de la part de la population.
Comment ça marche ?
Organiser une gratiferia n’est guère compliqué. Il suffit de définir un lieu, public de
préférence, une date, et d’annoncer l’événement un peu à l’avance.
On incite alors les gens à venir déposer des objets dont ils n’ont plus l’utilité et qu’ils acceptent de donner, sans attendre quoique ce soit en retour.
Ceux qui le souhaitent peuvent ensuite se servir gratuitement, qu’ils aient ou non quelque chose à offrir, cela n’a pas d’importance. Il ne s’agit donc pas de troc, puisqu’il n’y a pas forcément de réciprocité.
Une gratiferia ne se limite pas forcément aux objets. Des biens immatériels peuvent également être proposés ; performances artistiques, musicales, échanges de compétences.
Malgré le caractère spontané de l'opération, il n’est pas inutile de spécifier quelques règles de base pour garantir son bon fonctionnement. Ainsi, les objets apportés doivent par exemple être en bon état. Et bien que tout soit gratuit, il n’est pas permis de tout s’approprier pour aller le revendre plus loin. Tout est question de respect et de bonne foi.
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