Coronavirus - Le Mans : la CGT Renault refuse de signer le contrat "de solidarité" du groupe automobile

La direction du groupe automobile français a mis en place un "contrat de solidarité et d'avenir", pour faire face aux conséquences de l'épidémie sur sa production. La CFDT, FO et la CGE-CGC ont signé l'accord, pas la CGT qui affirme que ce sont les salariés qui paieront le prix de cette crise.

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« Après le confinement à domicile, c’est le confinement à l’usine et dans les bureaux », scande un tract de la CGT.

Le principal syndicat du constructeur automobile français ne décolère pas contre la direction du groupe et son « contrat de solidarité et d’avenir ».

L’accord, signé par trois syndicats représentatifs (environ 50% du personnel), va pourtant être appliqué dès la reprise complète de l’activité sur onze sites Renault en France. 

Il prévoit, notamment, qu’une partie des jours de congés des salariés soit mobilisée et monétisée pour permettre le maintien de leur rémunération à 100%.

Ce sont les ouvriers qui vont payer leur chômage partiel - Christophe Janvier, secrétaire général de la CGT Renault du Mans


L’accord prévoit aussi deux dispositions potentielles pour l’employeur. La première permettrait à Renault d’imposer le travail sur six jours/semaine, plafonné à trois séances maximum au cours d’un même mois.

La deuxième permet à la direction du site de repositionner les congés d’été ou d’en changer la durée, en les diminuant si besoin jusqu’à 12 jours consécutifs.
« Nous avons demandé à ce que les dividendes de cette année ne soient pas versées aux actionnaires pour soutenir l’effort de l’entreprise. Cela a été refusé », explique Christophe Janvier. Le secrétaire général de la CGT Renault du Mans donne sa vision : « Nous avons pourtant calculé, à la CGT, qu’il suffirait de verser 7% de ces dividendes, soit 20 millions d’euros pour que les salariés soient entièrement indemnisés. »

Les dividendes de l’entreprise pour cette année s’élèvent à 312 millions d’euros selon le syndicat.

L’usine du Mans à l’arrêt presque total

Aujourd’hui, une vingtaine de personnes est présente dans les immenses locaux de l’entreprise, à la sortie du Mans. Quelques unités ne peuvent pas s’arrêter complètement du jour au lendemain : cataphorèse, fonderie, chauffage ou tout simplement le gardiennage de l’ensemble du site industriel.

Avant la crise du coronavirus, le site du Mans employait un peu moins de 1 900 personnes en CDI et 300 intérimaires.

La reprise de l’activité, précise l’accord d’entreprise, se fera sur la base du volontariat dans chaque emprise du constructeur français.

Pas de date officielle de reprise

Des CSE (Comité social et économique) extraordinaires se tiennent trois fois par semaine entre les organisations syndicales et la direction du Mans.

Dans ces séances, le groupe automobile a indiqué prévoir de relancer l’activité sur ses sites de carrosserie et montage la semaine 17. Pour Le Mans, la date du 16 avril, potentiel jour de levée du confinement, est avancée, sans plus de précisions.

L'activité devrait de toute façon reprendre secteurs par secteurs.

À Allonnes, commune voisine, le sous-traitant automobile NTN vient, lui, d’annoncer la reprise ce mardi 7 avril d’une partie de son activité avec une petite centaine de salariés volontaires. 

Pour rappel, les ventes de voitures neuves en France, toutes marques confondues, ont baissé de 72% depuis le début du confinement.
 
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