"Des gens vont se retrouver sans travail", le plan social d'Auchan devrait aussi toucher des salariés en Loire-Atlantique et Sarthe

Mardi 5 novembre, Auchan a annoncé un plan de 2 389 licenciements ainsi que la fermeture d'une dizaine de points de ventes partout en France. Au moins vingt postes devraient être supprimés dans la région.

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L'annonce a été brutale. "On savait que quelque chose se tramait, mais on ne s'attendait pas à ça. On a été pris au dépourvu", estime Didier Gandon, délégué syndical Force Ouvrière (FO) sur les sites de Nantes et de Saint-Nazaire.

Ce mardi 5 novembre, la direction du groupe Auchan a dévoilé les contours du plus gros plan social de son histoire. Entre fermeture de magasin et réorganisation des hypermarchés, il engendre la suppression de 2 389 postes. 

D'après les calculs de Didier Gandon, au moins vingt postes sont menacés dans la région. "Quand on sait que des magasins entiers vont être fermés, on se sent presque chanceux en Pays de la Loire", assure le syndicaliste. Il rit jaune : "Des gens vont quand même se retrouver sans travail, sans rien."

Dans la matinée de ce mercredi 6 novembre, un comité social et économique (CSE) s'est réuni en Loire-Atlantique. "Il a été répété tout ce qui a déjà été dit hier", détaille Didier Gandon, autant lassé qu'agacé par la situation.

Il annonce toutefois que des actions pourront être effectuées dans les prochains jours et les semaines à venir, principalement pour protester contre la fermeture de magasins.

Suppression de postes et départs non remplacés

En 2019 déjà, l'ensemble des salariés du groupe Auchan avait été impacté par un premier PSE. Cette fois-là, près de 1 500 postes avaient été supprimés. "Ç'avait été un choc, mais, au moins, il y avait eu des accompagnements pour départs volontaires et tout un tas d'autres aménagements", raconte Didier Gandon.

Pour le syndicaliste, la plupart des départs prévus par ce nouveau PSE seront nécessairement forcés. "Quand un magasin ferme, c'est impossible de retrouver un travail en interne par exemple. Puis, si Auchan supprime des postes, c'est pour réduire les espaces de vente. Ils ont besoin de moins de monde", déplore-t-il.

Entre 2019 et 2023, on a perdu au moins 225 personnes dans l'effectif

Didier Gandon

Délégué syndical FO sur les sites Auchan de Loire-Atlantique

D'après Didier Gandon, à ce PSE de 2019 s'ajoute également une multitude de départs non remplacés dans les trois magasins Auchan de Loire-Atlantique : "Entre 2019 et 2023, on a perdu au moins 225 personnes dans l'effectif. C'est énorme et on s'apprête à reperdre de la main d'œuvre à cause du nouveau plan."

En plus des sites en Loire-Atlantique, deux autres magasins Auchan sont présents dans la région : un proche d'Angers, et un autre au Mans. L'hypermarché angevin n'est pas impacté par le PSE puisqu'il s'agit d'une franchise. Quant à celui du Mans, il devrait être concerné par des suppressions de postes dont on ne connaît pas encore l'ampleur.

"Poser des questions"

À l'échelle nationale, les syndicats dénoncent un "drame social". Ce PSE interpelle d'autant plus qu'au premier trimestre de 2024, le groupe Auchan Retail a signé un accord avec les Mousquetaires (Intermarché) pour racheter 98 magasins Casino. "D'un côté, ils font des investissements et, de l'autre, ils se réorganisent au détriment des gens", dénonce Didier Gandon.

Le plan de licenciements va même jusqu’à susciter des interrogations au sein du gouvernement. "J’ai le souci de savoir ce qu’on a fait dans ces groupes de l’argent public qu’on leur a donné. Nous allons poser des questions", a assuré le Premier ministre devant l’Assemblée nationale, mardi 5 novembre, en réaction aux actuels événements bousculant le groupe Auchan et le groupe Michelin.

Entre 2013 et 2018, Auchan avait notamment bénéficié d'une réduction de ses charges annuelles de l'ordre de 83 millions d'euros. Cela au titre du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi). Le groupe assure à l'AFP avoir utilisé cet argent "pour les objectifs ciblés par ce dispositif" comme "la redistribution du pouvoir d'achat à ses collaborateurs."

Dans le cadre de la loi Florange, l’enseigne dispose de six mois pour trouver un repreneur potentiel et, ainsi, sauver des emplois.

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