Deuxième jour du procès devant les assises de la Sarthe du magnétiseur accusé de viols

Après la lecture des faits et les témoignages de deux victimes ce mercredi, lors du premier jour du procès, la cour a entendu ce jeudi d'autres témoins qui ont croisé le chemin de Jean-Maurice Latsague. Un magnétiseur accusé de se servir de séances de soins pour abuser de ses patientes.

Cette deuxième journée de procès devant la cour d'assises de la Sarthe a débuté avec un premier rebondissement. 

Dans cette affaire où un magnétiseur est accusé de viols sur deux de ses patientes, l'enquête des gendarmes avait montré que l'homme avait également fait d'autres victimes, mais qui n'avaient pas porté plainte.

Ce jeudi matin, lors de la reprise des débats, l'une de ces victimes a choisi de se porter partie civile. Elle est l'une des trois autres femmes agressées par Jean-Maurice Latsague (hormis, une mère et sa fille qui ont témoigné mercredi), mais qui lors de l'enquête n'avaient pas porté plainte. 

"J'attends que justice soit faite"

Ce rebondissement a permis aux deux premières victimes qui ont témoigné mercredi de se sentir un peu soulagées.

"Il y a un côté rassurant de se dire qu'on n'est pas seules, nous déclare une des deux premières victimes, mais il y a aussi ce côté énervant où je ne comprends pas pourquoi elles n'ont pas porté plainte, mais j'entends qu'elles veulent passer à autre chose."

Témoigner lors du premier jour d'audience mercredi a été un moment difficile pour la jeune femme.

"Le plus dur, dit-elle, est encore à venir, demain, en attendant le verdict. J'attends que justice soit faite."

Déjà condamné

Dans le box des accusés, Jean-Maurice Latsague est presque un habitué de la Justice. Il avait déjà été condamné en 1994, en Dordogne, pour viols et agressions sexuelles sur des mineures.

C'est à sa sortie de prison qu'il s'était installé dans la Sarthe, à Saint-Paul-le-Gaultier et avait, à nouveau, profité de son statut de magnétiseur, une pratique qui ne nécessite aucun diplôme, pour abuser de patientes.

En février 2023, il avait croisé une deuxième fois la Justice pour des agressions sexuelles et été condamné à trois ans de prison.

Depuis l'ouverture de ce nouveau procès, au Mans, l'homme nie les faits et se retranche derrière sa pratique de magnétiseur pour expliquer ses gestes.

"Le magnétisme ne passe pas à travers les tissus" dit-il pour justifier le fait qu'il faisait se dénuder ses patientes.

"Il se masturbait devant moi"

Mais ce jeudi matin, le témoignage d'une victime ajoute à ceux d'hier pour éclairer les pratiques de l'homme, sous un jour bien plus sordide et pervers que ne l'avoue Jean-Maurice Latsague.

"Il se masturbait devant moi pour stimuler l'ovulation" dénonce une victime qui témoigne à la barre, mais qui n'a pas porté plainte. Cette femme était dans un parcours de soins pour une procréation médicalement assistée.

Voir le reportage de Maïna Sicard-Cras, Charles Proult et Estelle Roux.

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Deuxième jour du procès en assises du magnétiseur accusé de viols. ©France Télévisions Maïna Sicard-Cras, Charles Proult et Estelle Roux

Dans l'après-midi de ce jeudi, la cour a pu entendre Jean-Maurice Latsague qui continue de nier les agressions et viols dont il est accusé. Il n'hésite pas à traiter de menteuses celles qui témoignent contre lui et se retranche derrière une surdité bien commode lorsque les questions lui posent problème.

Une charte de la profession

Des magnétiseurs sont également venus à la barre pour parler de cette pratique et de la charte de la profession qui, dans sa règle n°3, indique qu'on ne demande pas à un patient de se dévêtir. Un homme "hors de toute déontologie" déclare une magnétiseuse venue parler des bonnes pratiques.

Une personne brillante, mais également narcissique et avec des aspects pervers, c'est ainsi que les experts psychologues définissent l'accusé.

Jean-Maurice Latsague pourra s'exprimer à nouveau vendredi, dernier jour de ce procès. L'accusé, âgé de 85 ans, risque 20 ans de prison.

Olivier Quentin avec Maïna Sicard-Cras

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