Ludovic Janvier a été enlevé le 17 mars 1983 à Saint-Martin-d'Hères près de Grenoble en Isère. Pour sa soeur Virginie, "c'est une grande joie" de voir la réouverture de l'enquête dans l'affaire des disparus de l'Isère.
La Cour d'appel de Grenoble a ordonné, ce mardi 23 juin, la réouverture de trois dossiers de disparitions d'enfants datant des années 80, infirmant ainsi les non-lieux prononcés. Parmi ces affaires, la disparition de Ludovic Janvier, un petit garçon de 6 ans et demi qui vivait au Mans. Il a été enlevé le 17 mars 1983 à Saint-Martin-d'Hères près de Grenoble en Isère, alors qu'il était parti acheter des cigarettes pour son père.Virginie Janvier est la seule sœur de la fratrie Janvier, elle est la troisième enfant du couple, Ludovic étant le deuxième. Elle a eu cinq ans le jour de l'enlèvement de son frère, le 17 mars 1983. Elle était ce jour-là en Sarthe, en garde chez sa grand-mère, et a découvert l'affaire en voyant "ses parents pleurer à la télévision", ils avaient déménagé à Grenoble deux mois auparavant.
Elle se souvient avoir "pleuré, je ne sais même pas pourquoi, parce que je ne comprenais pas étant petite. Mais après quand on grandit, on voit bien qu'il manque quelqu'un, qu'il y a un vide. Après, ça a été très difficile pour mon frère aîné, ça l'est toujours, c'est très douloureux pour lui (...) Il a la sensation de ne pas avoir protégé mon grand frère alors que ce n'est pas de sa faute".
Virginie voit la réouverture de l'enquête comme un nouvel espoir : "Il y a encore des choses qui n'ont pas été faites. On l'a toujours dit, il y a des choses qui ne sont pas allées jusqu'au bout, des pistes qui n'ont pas été explorées (...)" notamment celle ci : "Quelques temps après l'enlèvement de Ludovic, quelqu'un a contacté la juge en disant que Ludovic était dans une bonne famille, que tout allait bien, qu'il fallait rassurer la famille"
32 ans après les faits, Virginie dit toujours "y croire" car "aujourd'hui on ne peut pas dire qu'il soit décédé puisqu'on n'a pas de corps, on n'a rien..."
Les disparus de l'Isère
Les disparus de l'Isère, ce sont 10 affaires non élucidées dont les victimes sont toutes des enfants : 6 meurtres, 1 tentative de meurtre et 3 disparitions intervenues entre 1983 et 1996.A l'époque, on pense qu'il s'agit peut-être des agissements d'un tueur en série - des moyens d'investigations supplémentaires sont dégagés et en 2008, une cellule d'enquête spécifique est créée, et baptisée Mineur 38.
En juillet 2013, ses travaux aboutissent à l'arrestation d'un homme de 37 ans, accusé du meurtre de 2 fillettes, l'hypothèse du tueur en série est abandonnée...
Un an plus tard, en novembre 2014, rien de nouveau dans les autres affaires, le procureur de la République de Grenoble prononce alors un non lieu sur les disparitions de Ludovic Janvier en mars 83, de Charazed Bendouiou en 1987, et la tentative d'enlèvement de Grégory Dubrulle laissé pour mort en 1983.
Une décision insoutenable pour les familles qui ont fait appel et dont la demande aboutit aujourd'hui avec la réouverture des enquêtes ordonnées par la chambre d'instruction de la cour d'appel de Grenoble.