L'École supérieure d'art et de design TALM (pour Tours, Angers, Le Mans) reçoit plus de 800 candidats pendant deux jours pour auditionner ses futurs étudiants. 150 places seulement sont disponibles en 1ère année, réparties dans les trois sites gérés par l'établissement des Beaux-Arts. Cette année, les auditions se déroulent au Mans et mobilisent étudiants et enseignants des trois écoles.
Cravate rouge et chemise blanche, un grand carton à dessin sous le bras, Lucas Jollec franchit la porte étiquetée Jury n°21. Pour ce grand gaillard de 18 ans, élève de terminale à Bayeux dans le Calvados, c'est le moment de montrer ses productions et de tenter de convaincre les quatre membres du jury qui lui font face.
À même le sol, le jeune homme expose ses dessins, quelques photos de ses réalisations et justifie ses choix artistiques. Côté pro, l'ambiance est bienveillante : " On a des profils très différents, selon que les étudiants sortent du bac, avec une option d'art plastique ou pas, ou s'ils ont fait des choses après ", explique Sophie Breuil, enseignante en design sur le site d'Angers. " Du coup, on ne peut pas avoir une grille de lecture commune pour chaque candidat qui se présente. " Reste la motivation des apprentis-artistes, sa façon de présenter son travail, qui compte pour beaucoup dans l'appréciation du jury.
On vérifie qu'il y a quelques outils plastiques qui soient acquis. On vérifie aussi qu'il y ait une conscience, une forme de culture de référence à avoir, artistique ou architecturale : qu'il y ait au moins une curiosité artistique.
Sophie BreuilEnseignante en design à Angers
Selon l'enseignante, même si le choix reste subjectif, en fonction de la sensibilité de chaque membre du jury, la plupart du temps, l'unanimité est souvent de mise quand " il y a de la générosité dans la production... Quand ça déborde un peu des cartons et qu'il y a besoin de place pour s'installer, quelle que soit la qualité plastique des choses présentées, quand il y a des tentatives..."
Sortie d'entretien pour Lucas. Après quinze minutes à expliquer son cursus scolaire et préciser ses envies " tournées vers le design d'objets", le jeune normand est soulagé : " J'ai essayé de faire passer mes idées, ce que j'ai voulu retranscrire dans mon questionnement plastique pendant mes quelques années de pratique." Verdict en juin pour une éventuelle admission ici au TALM, mais Lucas tente aussi en parallèle les Beaux-Arts de Bordeaux et quelques écoles de design à Paris.
Avec ses trois sites, fruit du regroupement des trois écoles des Beaux-arts en 2010, l'École d'art et de design est le troisième établissement public le plus important de France pour les arts visuels et délivre des diplômes, équivalent licence ou master.
En tout, 700 élèves sont formés sur les trois sites, représentant ainsi près d'une vingtaine de nationalités différentes. Un tremplin pour ces artistes, architectes, designers, photographes ou vidéastes de demain.