L'association n'était plus active depuis quelques années mais elle a repris du service pour défendre les éleveurs qui voient leurs cheptels atteints de mystérieuses maladies. Les ondes électriques sont pointées du doigt.
L'Association Nationale Animaux Sous tension avait été créée en 1993. Faute de combattants, elle avait été par la suite mise en veille.
Depuis mars 2019, elle est réactivée et compte bien obtenir satisfaction dans les différents dossiers qu'elle défend via son avocat.
Basée dans la Sarthe, elle a commencé à rassembler tous les dossiers liés à des décès d'animaux d'élevage ou des pertes de production liées, selon elle, à la proximité d'installations électriques type transformateur ou ligne à haut tension.
"A l'heure actuelle, estime son trésorier Jean-Claude Olivier, nous avons une vingtaine de dossiers mais ce sont, en réalité, des centaines d'éleveurs en France qui sont impactés."
Une dizaine de cas concernent les Pays de la Loire dont cette ferme ou plusieurs centaines de vaches sont mortes depuis la mise en service du parc éolien de Nozay.À Saint-Longis, près de Mamers, en Sarthe, un éleveur de lapins a perdu 200 000 bêtes. Il soupçonne une antenne relais d’être à l’origine de cette hécatombe.
"Seule la Présidence de la République nous a répondu"
Aucun lien n'a été formellement établi mais l'association est convaincue que les ondes électriques sont en cause."Nous n'avons obtenu aucune réponse à nos courriers, explique Jean-Claude Olivier. Seule la Présidence de la République nous a répondu pour nous envoyer vers le Ministère de l'Agriculture... qui n'a pas répondu."
Une demande a été faite aussi auprès de la CADA, Commission d'Accès aux Documents Administratifs, pour avoir communication de l'ensemble des dossiers, des études faites à ce sujet par le Ministère de l'Agriculture ou sa structure, le Groupement Permanent pour la Sécurité Electrique en milieu agricole.
Des pathologies liées à la baisse de l'immunité
Dans certains élevages, note l'association, les robots de traite enregistrent au quotidien des pertes de production alors qu'il y a eu à proximité l'installation d'un transformateur ou d'une ligne à haute tension. Sans parler des diverses pathologies qui touchent les animaux, souvent liées à une baisse de l'immunité."Depuis plus de 20 ans, note Jean-Claude Olivier, les éleveurs perdent leurs procès. Notre objectif, c'est de rassembler ces éleveurs pour organiser une défense collective."
Par l'intermédiaire de son avocat, l'association a déposé plusieurs plaintes et a demandé au Tribunal Administratif la communication de documents qui, selon elle, devraient être publics.
"Quelques exploitations ont été indemnisées, reconnaît Jean-Claude Olivier, mais ça n'a pas solutionné globalement le problème".
Deux avocats vont porter plainte après des morts suspectes de vaches à proximité d'installations électriques
Dans plusieurs régions de France, les morts suspectes de vaches laitières se sont multipliées. Les éleveurs incriminent les réseaux électriques, mais aucun lien de causalité n'est scientifiquement établi. Plusieurs expériences d'interruption du courant semblent toutefois leur donner raison. La justice va être saisie.