Fin de vie : élus et associations sarthoises publient une tribune pour le droit de mourir dans la dignité

En plein débat sur la fin de vie à l'assemblée nationale depuis la mi-janvier avec la mission d'évaluation de la loi Claeys-Leonetti, une tribune parait ce lundi 6 février rassemblant de nombreuses signatures du monde politique et associatif sarthois.

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Des élus municipaux de la Ville du Mans, des conseillers départementaux et régionaux, mais aussi des responsables du monde associatif et culturel, des artistes, des retraités ou encore des commerçants, des entrepreneurs et des étudiants.

57 personnalités du monde sarthois signent cette tribune publiée ce lundi 6 février 2023.

Pour une fin de vie libre

Dans ce texte, les signataires se déclarent  "en faveur d'une fin de vie fin libre et choisie, du développement universel des soins palliatifs, de la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté".

"A l'heure où le débat en faveur du droit de mourir dans la dignité occupe de plus en plus l'espace publique et médiatique, il nous semble évident et primordial de pouvoir, par ce texte, nous rassembler en une seule voix dans ce combat commun, laïque et attendu par plus de 94 % des Françaises et Français (sondage IFOP - février 2022)" écrivent les 57 sarthois signataires du texte.

Une association sarthoise à l'origine du texte

Parmi ces personnalités favorables à l'euthanasie assistée, le responsable de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité de la Sarthe qui est à l'origine de cette tribune.

"Ce qui me parait important de souligner c'est que les signataires de cette tribune viennent de tous les horizons politiques et sociaux" souligne Rémi Marchand.

"Il y a des députés de l'opposition, en passant par des anciens élus de droite à la Ville du Mans et aussi des artistes comme une drag queen, mais aussi des étudiants et des retraités" note le responsable de l'ADMD 72.

C'est vraiment à l'image même de notre combat. Il n'y a pas d'âge pour le mener. On sera tous confrontés un jour où l'autre à la mort. S'il y a bien quelque chose dans lequel on est tous égaux dans ce pays et au-delà c'est qu'on va tous mourir un jour mais pas tous de la même façon.

Rémi Marchand

responsable de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité de la Sarthe

Une vingtaine de réunions de l'ADMD de Sarthe chaque année

"En Sarthe ce combat intergénérationnel est porté par plus de de 500 adhérents de l'ADMD" assure la tribune .

"C'est plus de 20 réunions par an ouvertes à toutes et tous pour informer sur les droits des patients, sur l'importance de rédiger des directives anticipées et sur la nécessité de respecter les volonté de toutes et tous" continue le texte publié ce lundi 6 février 2023.

Rémi Marchand confirme au téléphone : "On a fait une réunion ce lundi (NDLR: 6 février 2023). Nous étions une vingtaine de personnes. On rappelle qu'on a jamais été aussi prêt du but pour une évolution future de la loi sur la fin de vie en France." note-t-il.

La rédaction de France3 Maine avait rencontré des membres de l'ADMD de la Sarthe le 7 décembre 2022

Une unité de soins palliatifs mobile en Sarthe

A cette occasion Rémi Marchand insiste : "On ne peut pas offrir cet ultime choix sur la fin de vie sans mettre des moyens sur les soins palliatifs".

"Or on voit qu'aujourd'hui seuls 20% des sarthois ont accès à ce type de soins" constate-t-il.

Pourtant, reconnait le responsable de l'ADMD de la Sarthe "dans notre département on a la chance d'avoir une équipe mobile de soins palliatifs à l'hôpital du Mans".

"Alors que les départements voisins de L'Eure-et-Loire et le Loir-et-Cher sont totalement dépourvus d'unité de soins palliatifs" affirme Rémi Marchand.

Un texte qui parait alors que la mission d'évaluation de la loi Claeys-Leonetti auditionne toutes les parties à l'Assemblée Nationale depuis la mi-janvier.

Les conclusions de cette mission sont attendues au mois de mars 2023 et viendront alimenter le débat en parallèle de celle de la convention citoyenne.

Il est aujourd'hui indigne de voir des citoyennes et citoyens obligés de fuir à l'étranger pour trouver une réponse à leur situation, pour y bénéficier d'une euthanasie ou d'un suicide assisté.

Tribune en faveur d'une fin de vie fin libre et choisie, du développement universel des soins palliatifs, de la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté

"Nous ne pouvons aujourd'hui laisser la France, pays initiateur des droits de l'Homme, ne pas apporter de réponse à tant de personnes en situation de grande souffrance"  continuent les signataires.

Et le texte de citer la Suisse, la Belgique, l'Espagne, le Luxembourg et les Pays-Bas comme "dotés d'une loi respectant la fin de vie des patients".

Une convention citoyenne et peut être un référendum

De son côté Rémi Marchand explique : "ce qui change un peu la donne c'est la convention citoyenne. Ce sont 180 citoyens qui ont été tirés au sort et on été informés sur la loi sur la fin de vie. Ils ont eu aussi l'occasion d'entendre des médecins et des patients".

A l'issue de cette convention les restitutions doivent être effectuées au mois de mars. 

"Ensuite le président de la République décidera si cela donnera lieu à un référendum" conclut le responsable de l'ADDM de la Sarthe "ou un débat qu'il proposera à l'Assemblée Nationale et qui sera sans limite de temps".

Les détails de la loi du 2 février 2016 Clays-Léonetti de 2016 relatives aux personnes en fin de vie sont consultables ici

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