Inondations au Mans : des dégâts limités par les aménagements sur les bords de l'Huisne et la Sarthe

Malgré une forte pluviométrie ces derniers jours, les crues constatées dans le département sont limitées, bien loin des records de montée des eaux de 1995. Depuis cette crue centennale, il faut dire que le danger de submersion a été largement pris en compte par les pouvoirs publics.

"Ce ne sont pas les éléments qui nous arrêtent pour faire notre footing matinal " claironne Jean-François. Le jogger et ses deux acolytes doivent juste éviter un peu plus de flaques que d'habitude, le long du chemin de halage qui longe le raccordement de la Sarthe et de son affluent l'Huisne.

Ici, l'eau a grimpé dans la nuit de jeudi à vendredi, mais bien loin des records qu'ont connu les plus anciens.

Jacky, cycliste noir et coupe-vent à liseré jaune, confirme. "J'ai 65 ans et je suis né dans le quartier. J'ai connu les inondations de 1966 et de 1995. Donc là, il n'y a pas de panique. No problem !".

Le sexagénaire explique que "la ville a fait quand même pas mal de choses qui font que ça se régule bien"

La ville pare aux éventualités

"On n'est pas dans le Pas-de-Calais, mais on préfère anticiper". Stéphane Le Foll, le maire du Mans, a supervisé à la pose de batardeaux dans le quartier des Sables d'Or.

Ces barrières amovibles renforcent les digues déjà existantes dans cette zone où la Sarthe est connue pour déborder en premier.

Depuis 2001, la rive gauche de la rivière est équipée de digues en métal tout au long du chemin qui court sous les barres d'immeuble du quartier des Sables d'or. Ces batardeaux viennent juste fermer la digue temporairement, le temps de laisser passer la crue.

Pour Gilles, un habitant de la rive droite, "on a connu pire. Il y a eu de gros travaux réalisés il y a dix ou quinze ans qui permettent d'encaisser plus facilement ce genre de crues. Notre maison n'est pas très loin de la Sarthe, mais elle n'a jamais été inondée, même dans son sous-sol, même en 1995."

À cette époque, la rue Olivier-Heuzé toute proche a été bien inondée : il y avait des bateaux dans le rue, le supermarché avait les pieds dans l'eau... 

Gilles

Riverain de la Sarthe

Autre aménagement pour limiter les effets de la montée des eaux : la création en 2008 du parc de l'Île aux Planches. Fermée en cas de crue importante, l'île a longtemps abrité une usine électrique appartenant à EDF. La parcelle de trois hectares a ensuite été rachetée et réhabilitée par la municipalité.

Après plus de 6 millions d'euros de travaux, l'île accueille une partie jardin d'enfants et un grand terre-plein en son milieu. Il s'agit de créer un ouvrage hydraulique important puisque cette étendue d'herbe, qui s'étale du canal de navigation des péniches à la rivière, peut alors servir de déversoir pour réguler les crues.

Les deux dispositifs, batardeaux et déversoir, semblent fonctionner pour des crues saisonnières comme celle de ces derniers jours. Malgré tout, la mairie a décidé d'anticiper sur des niveaux de montée des eaux plus importants dans les années à venir.

Deux barrages sur l'Huisne devraient, par exemple, disparaître dans les prochains mois. Sur la Sarthe, le réaménagement prochain d'un pont devrait permettre la tenue de travaux pour élargir le canal des péniches, de quoi fluidifier encore plus l'évacuation des eaux de pluie.

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