"Le jeu de la virgule" consiste à asséner par surprise et par derrière une ou deux gifles sur la tête d'une personne. À Quimper, un jeune lycéen a dû être hospitalisé la semaine passée, idem pour une écolière du Vaucluse il y a quelques jours. Cette mode stupide se propage via les réseaux sociaux, elle est prise très au sérieux, illustration en Sarthe.
Les parents du collège Roger-Vercel-Aumans ont reçu de la direction de l'établissement un mail les alertant sur les dangers du "jeu de la virgule", un geste violent qui ne dure que quelques secondes et est filmé pour les réseaux sociaux. Il existe des milliers de ces vidéos sur internet.
"Humilié, c'est le seul mot que je pourrais trouver"
Devant un collège sarthois, un élève de 5ᵉ nous raconte avoir subi cette agression.
"C'est un camarade de classe qui m'avait pris sur la récréation et m'a fait un geste avec sa main derrière ma tête. Il me l'a fait tourner dans différents sens pour me faire mal."
Comment s'est-il senti après cette agression ? "Humilié. Oui, humilié, c'est le seul mot que je pourrais trouver."
Ce sujet est pris très au sérieux, notamment par les cinq gendarmes de la maison de protection des familles de la Sarthe.
"Quand vous allez arriver sur les réseaux sociaux, quelquefois, il y a des défis qui vont être lancés, explique à quelques élèves réunis face à lui l'adjudant-chef Voisin, responsable de la Maison de protection des familles en Sarthe, ça part souvent de TikTok".
L'une des missions principales de ces gendarmes, faire de la prévention auprès des plus jeunes.
"Il faut en parler, il faut communiquer. Alors c'est aussi le rôle des parents, bien entendu. Je pense que les enfants n'ont pas vraiment conscience des risques qu'ils encourent. En tout cas, ça va avoir des atteintes physiques, notamment au niveau des cervicales des personnes".
Pour certains instituteurs, c'est aux réseaux sociaux d'agir.
"Si on voit des vidéos compromettantes sur un élève par rapport au harcèlement, c'est à eux de freiner ça et de le bloquer. Nous, on ne peut qu'en parler, mais on n'a pas la mainmise".
300 élèves de CM2 de Mamers ont été sensibilisés à tous les dangers d'Internet, en espérant que la virgule soit définitivement bannie de la cour de récré.
Le reportage de Maïna Sicard-Cras, Charles Lemercier et Estelle Roux