Au pole santé Sarthe-et-Loir au Bailleul, pas de reprise des accouchements. Cela fait déjà six mois qu'il n'y a plus de naissances. Le service manque de personnel. Il restera fermé au moins jusqu'en février. En attendant, les parturientes devront rouler au moins 30 minutes pour accoucher au Mans.
Dans cet établissement situé à une quinzaine de kilomètres de La Flèche, naissaientt 460 enfants en moyenne par an. Depuis six mois, il n'y en a plus un seul.
Aucune garantie de reprise
Depuis le 12 juillet, la fermeture est prolongée encore et toujours au motif d'une pénurie de personnel. La prochaine échéance est en février. Pour l'heure, le personnel et les syndicats n'ont aucune garantie quant à la reprise d'activité.
Un collectif vient de se monter pour alerter la population et tenter de faire réagir les élus, car les 80 000 habitants du bassin et La Flèche sont les premiers concernés.
L'allongement des distances et du temps pour aller accoucher au moment où ne serait-ce que faire soigner son enfant fait porter un risque grave sur la santé. On pourrait voir par exemple augmenter le nombre de naissances en voiture.
Une logique financière
"On prive la population d'accès aux soins, déplore Marianne Belleguic, secrétaire du syndicat CGT, ça veut dire que la population n'a plus accès aux soins d'urgences gynécologiques obstétriques et à un lieu d'accouchement à moins de 30 minutes de sa résidence".
"On est très inquiet par le repositionnement de l'ARS aujourd'hui qui joue la stratégie du pourrissement. On n'a pas de feuille de route, on n'a pas d'engagement ferme de l'ARS qui veut maintenir une maternité publique ouverte en sud-Sarthe".
Selon les syndicats, la pénurie de personnel a bon dos, la mise à l'arrêt des urgences et de la maternité répond à une logique financière qui ne date pas d'aujourd'hui.
La Sarthe comptait quatre maternités publiques il y a 20 ans. Il n'en reste plus qu'une seule et une privée, le pôle Santé Sud.
Le reportage de Charles Lemercier, Charles Proult et Dominique Le Brun
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