La relocalisation industrielle est aussi en marche en Sarthe. Associée avec l'entreprise nancéenne Red Electric, la société Chastagner va produire des scooters électriques auparavant fabriqués en Chine. Des scooters "Made in France".
Equipementier pour les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique, la société Chastagner basée dans la Sarthe, diversifie ses activités et s'associe avec la jeune entreprise Red Electric, créée à Nancy en 2015, spécialisée dans la conception de scooters électriques.
"Le grand ouest bénéficie de beaucoup de marchés automobiles et aéronautiques qui ont façonnés des fournisseurs et de très bons savoir-faire. On utilise ces savoir-faire pour d’autres marchés", explique Christophe Camaret, PDG de Chastagner.
Auparavant assemblés en Chine, les scooters électriques seront produits dans les usines du Mans, une opportunité en or, d'autant que le marché des véhicules moins polluants a le vent en poupe.
"Il y a quelqu’un qui a toujours raison, c’est le marché", affirme Bertrand de la Tour d'Auvergne, directeur général de Red Electric. "En fonction de l’évolution de ce marché et de la manière dont il va nous accorder sa confiance, les volumes qui vont être commandés, on sait que Chastagner est en mesure de nous accompagner sur ces cadences de production jusqu’à des quantités de plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires par an."
La majorité des composants provient de fournisseurs locaux, situés dans un rayon de 300 kilomètres, une volonté de renouer avec le "made in France", même si la main d'œuvre plus qualifiée est plus chère qu'en Asie.
La différence de coût horaire est compensée avec la qualité, la précision, l’efficacité. La différence de coûts devient marginale.
Bertrand de la Tour d'Auvergne
"Quand on a une efficacité de main d’œuvre et de montage, on diminue le coût de nos assemblages et on assure aussi une meilleure fiabilité de nos produits", confirme Christophe Camaret, PDG de Chastagner.
Crise sanitaire, pénurie de composants, coût des transports élevés d'un côté, primes et bonus écologiques accordés en France pour l'achat de scooters électrique de l'autre, la stratégie est prometteuse.
"D’énormes investissements ont été entrepris ces derniers mois. Il y a fort à parier que d’ici 18 à 24 mois, on pourra se fournir également en cellules de batteries en Europe. On pourra viser alors un scooter 100% Made in France, un scooter 100% composants franco-européen", espère Bertrand de la Tour d'Auvergne.
Grâce à ce nouveau contrat, Chastagner peut s'agrandir et investir. Une nouvelle usine de 4 000 m² va bientôt sortir de terre à la place d'une ancienne friche industrielle, entièrement réhabilitée et dédiée aux mobilités nouvelles. Vingt nouveaux salariés y seront embauchés.
La relocalisation de cette activité industrielle est soutenue pas les collectivités. "A partir du moment où une entreprise industrielle achète un bâtiment, nous l’accompagnons par le biais de subventions et de prêt à taux zéro", confirme Patricia Charton, vice-présidente du développement économique, Le Mans Métropole.
10 000 scooters électriques par an devraient être produits au Mans d'ici 2024.