Que s’est-il passé le 24 mai dernier devant le domicile de Marlène Schiappa ? La ministre parle d’agression, une version remise en cause par les Gilets jaunes. La secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femmes/hommes dénonce aujourd'hui cette remise en cause, notamment par les médias.
"À quel moment notre société a renversé son système de valeurs au point de considérer que les victimes sont les coupables et les agresseurs des victimes ?", s'interroge Marlène Schiappa dans un post publié sur sa page Facebook ce jeudi 30 mai.La secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femmes/hommes dénonce la remise en cause de l'agression dont elle a été victime vendredi soir à son domicile au Mans, visant nommément le journaliste Edwy Plenel, fondateur de Mediapart qui l'a attaqué.
"À quel moment Edwy Plenel estime pertinent de m’attaquer, de me traiter de menteuse (précisément de "fake news avec un problème avec la vérité")", écrit-elle.
"À quel moment des organes de presse respectables estiment que c’est une bonne idée de publier des photos de mon domicile familial alors que certains appellent à recommencer sur des grandes chaînes de télé où ils ont table ouvert", s'interroge également la ministre.Décidément ce pouvoir a un problème avec la vérité. Comme le démontrent les @decodeurs du @lemondefr, la ministre @MarleneSchiappa a multiplié les fake news sur la manifestation de « gilets jaunes » passée devant son domicile. https://t.co/qlpsvG1ELO via @lemondefr
— Edwy Plenel (@edwyplenel) 29 mai 2019
Marlène Schiappa précise dans son post que ses avocats "poursuivront devant la justice toute publication portant atteinte à la vie privée ou à la sécurité" la concernant.
Mes Julia Minkowski et Balthazar Levy, les avocats de Marlène Schiappa, avaient indiqué mardi dernier dans un communiqué que leur cliente avait déposé une plainte contre X à Paris après les "insultes" et les "menaces" proférées devant son domicile manceau dans la nuit de vendredi à samedi dernier.
Que s'est-il passé devant le domicile de Marlène Schiappa ?
Vendredi soir, un groupe d’une soixantaine de Gilets jaunes s’est retrouvé devant le domicile de Marlène Schiappa au Mans.
Des insultes ont été proférées et des pétards ont explosé, voilà pour les faits.
Ensuite, les versions divergent.. Agression ? Ambiance bon enfant ? La ministre a parlé, dans un post Facebook de "menaces de mort" au slogan de "Schiappa, on est venu te crever". La ministre évoque aussi le traumatisme de ses enfants.
La version des Gilets jaunes
Sur leur page Facebook, les Gilets jaunes de la Sarthe ont décidé de répondre à la ministre. Une lettre ouverte supprimée depuis par le réseau social…Dans ce texte, les Gilets jaunes reconnaissent que des insultes ont été proférées contre Marlène Schiappa. En revanche, ils démentent, vidéo à l’appui, toute agression ou menace de mort et parlent d’une ambiance bon enfant.
Leur intervention aurait duré 3 minutes et 30 secondes (le rapport de police parle de 9 minutes au total) avec des chants de fête ou de manifestation. Ils reconnaissent que des pétards ont été lancés.
De son côté, le journal Le Point révèle le contenu du rapport des policiers présents sur place, qui confirme les insultes mais précise qu’aucune menace de mort n’a été proférée.
Le rapport explique aussi que le groupe de Gilets jaunes est resté à une cinquantaine de mètres de la maison de la ministre et qu’aucun échange n’a eu lieu entre les deux parties.
Concernant les éventuelles dégradations rapportées par Marlène Schiappa : le rapport de police confirme qu’une partie de la chaussée a été taguée et qu’une affiche a été déposé sur la porte de la maison, ce que confirment les Gilets jaunes. En revanche, rien sur les tags évoqués par la ministre.