Affaire Guittard : la tension monte d’un cran dans la salle d’audience

Au deuxième jour du procès, les débats ont gagné en intensité. Le moment marquant restera la confrontation entre l’avocat général et Jean-François Ornano. Durant de longues minutes, l’accusé a été mis face à ses contradictions et sa version des faits qui n’a cessé d’évoluer.

C’est une pièce dans laquelle les rôles sont soigneusement répartis.

Au centre de la salle d’audience, la présidente de la Cour mène les débats. Robe rouge. Cheveux rouges. Les auditions sont à son image : vifs, rythmés, dynamiques. Volontiers souriante, son style reste franc.

La présidente connaît son dossier sur le bout des doigts. Et elle n’hésite pas à le rappeler à ses interlocuteurs, les poussant dans leurs retranchements.

Dans une affaire dont certains points peuvent sembler complexes, elle n’hésite pas non plus à faire preuve de pédagogie. Les mots simples sont souvent les plus efficaces. 


Quel a été le rôle de Jean-François Ornano ?

À la droite de la salle d’audience, l’avocat général se montre offensif, attaché au souci du détail, notamment lors d’une longue confrontation avec Jean-François Ornano.

Ce dernier, originaire de Corse, était présent au Mans le jour du meurtre de Frédéric Guittard. Il est considéré par les parties civiles comme l’auteur de son assassinat, et c’est justement sur ce point que l’avocat général a souhaité revenir, avec une question centrale : l’accusé est-il monté oui ou non dans le logement de Frédéric Guittard ?

Jean-François Ornano a donc été mis face à ses contradictions, notamment quant à sa version des faits qui a changé à de multiples reprises. L’avocat général a insisté pour que l’accusé lui livre des détails, précis, sur cette journée.

La tension est palpable : l’avocat général regarde,  fixement, son interlocuteur. Tandis que Jean-François Ornano se montre particulièrement agacé, le visage dur, lançant même à l’avocat général "Vous voulez absolument que je sois monté dans l’appartement, alors autant aller directement aux réquisitions !"

Face aux réponses parfois lacunaires de Jean-François Ornano, l’avocat général lui lance alors : "Si vous ne savez pas répondre aux questions, c’est que vous mentez".
 

La scène de crime au coeur des auditions

"C’est l’une des scènes les plus choquantes que j’ai été amenée à voir." Au micro, l’officier de police judiciaire raconte ce qu’elle a vu de la scène de crime. Traces de sang, radiateur arraché du mur… Frédéric Guittard gît dans son salon, le pantalon baissé.

Les images de cette scène macabre sont distribuées à chacun des jurés. Un morpho-analyste diffuse ensuite les images sur de grands téléviseurs. Il évoque les trois tirs qu’a reçus Frédéric Guittard, dont l’un dans la tempe. Il évoque également une lutte entre la victime et la/les personne(s) présente(s), ainsi que des coups.

Cette scène de crime, Jean-François Ornano assure ne l’avoir jamais vue. "Je ne suis pas monté dans l’appartement" répète-t-il lorsque la question lui est posée. Il explique avoir laissé Magalie, son ex-compagne (décédée quelques jours avant le premier procès) monter toute seule.

Elle aurait pris peur en apercevant Frédéric Guittard et aurait tiré trois balles. Pour les parties civiles, cette version des faits semble peu cohérente. Ils rappellent notamment que la victime était un homme d'1,83m , pour quasiment 100 kilos. 

 
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