Après des mois de suspense savamment orchestré, le groupe Renault montre ce mardi à Genève la version définitive de sa voiture sportive Alpine A110, renaissance d'une marque qui traduit une volonté du groupe de redorer son image haut de gamme.
Les lignes de la nouvelle "berlinette", dévoilées sur photo fin février par Renault sont en fait connues depuis près de deux ans: c'est en prologue des 24 Heures du Mans, en juin 2015, qu'un prototype baptisé "Célébration" avait suscité l'émoi d'un public de connaisseurs.
Il s'agit mardi de la première apparition d'une Alpine nouvelle génération dans un salon automobile. Dotée de deux places, l'Alpine prend l'apparence "néo-rétro" d'un hommage à la berlinette des années 1960-1970, elle aussi baptisée A110, dont la cote sur le marché de la collection a explosé.
Renault réveille ainsi une marque mythique, fondée en 1955, tombée dans son escarcelle en 1973 mais mise en sommeil en 1995. Le PDG du groupe, Carlos Ghosn, a dit voir en Alpine "une opportunité stratégique pour le groupe Renault", une façon évidente d'entrer sur le marché des voitures de sport "premium" (haut de gamme) pour trouver de nouveaux clients.
Construite dans la petite usine historique de Dieppe (Seine-Maritime) où Renault a annoncé en 2016 le recrutement de 130 personnes dont 90 en contrat à durée indéterminée, l'Alpine de série va d'abord sortir à 1 955 exemplaires "première édition", tous pré-réservés en l'espace de quelques jours fin 2016.
Ce lancement, qui ajoute une marque dans la galaxie du groupe après Renault, l'enseigne "low-cost" Dacia, Samsung Motors en Corée et Lada, sans parler du partenariat avec Nissan, s'effectue alors que l'entreprise affiche des indicateurs au beau fixe : 3,54 milliards d'euros de bénéfice net en 2016 et 3,18 millions de véhicules vendus dans le monde, lui permettant de doubler son rival PSA.
L'A110 sera commercialisée en fin d'année à un prix situé "entre 55.000 et 60.000 euros".
Alpine et les 24 Heures du Mans
L'an dernier, aux 24 Heures du Mans, Alpine avait renoué avec le succès en course avec une victoire de son prototype dans la catégorie LMP2. La voiture, pilotée par le Français Nicolas Lapierre, l'Américain Gustavo Menezes et le Monégasque Stéphane Richelmi avait permis à la marque détenue par Renault de remonter sur la première marche du podium, 38 ans après le succès du duo Didier Pironi/Pierre Jussaud. L'écurie Signatech Alpine, qui porte le projet compétition du constructeur normand, est toujours en pourparlers pour installer de nouveaux locaux dans le Technoparc, situé aux abords du circuit Bugatti du Mans.