En janvier dernier, le gouvernement lançait le débat sur la sécurisation de la pratique de la chasse. Et parmi les mesures finalement abandonnées, il y avait l'idée de l'instauration d'un jour de non-chasse dans la semaine. Certains chasseurs ne seraient pourtant pas opposés à cette idée.
Ce matin-là, ils sont une dizaine de chasseurs à se retrouver à Courdemanche, au sud du Mans. Une fois les chiens lâchés, tous les chasseurs prennent position autour de ce petit bois. La traque peut commencer. Peut-être la dernière de la saison pour cette dizaine de pratiquants Sarthois.
78% des français souhaitent un jour non chassé pour se sentir un peu plus en sécurité
"Nous, par exemple, on chasse cinq jours sur la période de chasse, c'est-à-dire sur 5 mois de chasse. Donc vous imaginez un peu le nombre de jours de non-chasse qui peut y avoir et notre cas n'est pas unique puisqu'en fait il y a beaucoup de petites société ou de sociétés plus grandes où les gens chassent une fois par semaine, voire une fois tous les 15 jours et parfois même une fois par mois", explique Erick Crinière, responsable d'une société de chasse.
Erick Crinière chasse depuis presque 50 ans, sans excès. Pour lui, il n'y a pas besoin de chasser 7 jours par semaine pour réguler efficacement les populations d'animaux. L'idée de sanctuariser une à deux journées sans chasse commence donc à faire son chemin. Un moyen aussi de réconcilier les chasseurs et le grand public. "Je pense que le mercredi, si les enfants veulent se promener dans les bois, il n'y a aucun danger", estime Gilbert Vanmarcke, chasseur.
Il faut laisser un jour de chasse quand même pour le week-end pour que les gens qui travaillent puissent y aller
Erick CrinièreResponsable d'une société de chasse
"On pourrait très bien avoir un jour sans chasse le week-end. Après il faut se mettre d'accord avec les différentes personnes, soit le samedi, soit le dimanche. Mais il faut laisser un jour de chasse quand même pour le week-end pour que les gens qui travaillent puissent y aller", estime Erick Crinière, qui espère que l'idée de ces journées de non-chasse sera remise à l'ordre du jour.
D'autant qu'un sondage Ifop, publié en janvier dernier, rappelle que presque 80% des français interrogés souhaitent un jour non chassé pour se sentir un peu plus en sécurité.