Mobilisés pour leurs habitants dont les maisons sont fissurées à cause de la sécheresse, des maires de communes sarthoises demandent au Préfet de la Sarthe une modification des règles de classement en catastrophe naturelle afin d'élargir le nombre de communes touchées par le phénomène de retrait-gonflement des argiles.
Solidaires des propriétaires de maisons fissurées résidant sur leurs communes, des maires sarthois se sont rassemblés ce vendredi 20 octobre devant la préfecture de la Sarthe, place Aristide Briand au Mans. Dans une pétition donnée au Préfet, 80 élus réclament une modification des règles de classement en catastrophe naturelle des communes ayant subi un mouvement des sols à cause de la sécheresse.
C'est ce qu'on appelle le phénomène de retrait-gonflement des argiles qui provoquent des fissures dans les murs des maisons.
"Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, pour la sécheresse 2022, 161 communes sarthoises ont fait une demande de reconnaissance d'état de catastrophe naturelle et seulement 14 l'ont obtenue", explique Vincent Ledoux, député Renaissance du Nord, auteur d'un rapport sur le sujet.
Or, le classement en état de catastrophe naturelle est un préalable à toute démarche administrative, pointe Joël Leproux, maire de Parigné-Le-Pôlin
"Nos habitants qui ont des maisons fissurées à cause du retrait-gonflement d'argile, sont dans l'attente d'une reconnaissance pour pouvoir se faire connaître et faire les déclarations nécessaires auprès des compagnies d'assurances pour se faire indemniser et faire réparer leurs maisons".
Ce faible nombre de communes classées n'est pas acceptable selon Franck Breteau, maire de Saint-Georges-du-Bois en Sarthe, où plusieurs habitants ont vu leur maison se fissurer. Comme il l'a indiqué à nos confrères de France-Bleu.
"Nous en avons quinze à vingt cette année. Et ces maisons s'ajoutent à celles déjà recensées par le passé. Nous avons été touchés par plusieurs épisodes de sécheresse à Saint-Georges depuis 2005. À l'époque, nous avions été reconnus "catastrophe naturelle" mais depuis nous ne le sommes plus alors que la situation se dégrade."
Comme ses pairs, il estime donc que les règles doivent évoluer : "Maintenant, on a conscience que ce qui bloque, c'est l'incidence financière que cela représente. Mais il faut que les assureurs et le gouvernement se mettent autour de la table. C'est une question de solidarité nationale, cela concerne des millions de Français."
À revoir, le reportage de notre équipe, tourné le 10/04/2023
à Sargé-Les-Le Mans
Avec les interviews de :
MARCHAND HIND - propriétaire sinistrée
BENYAHIA MOHAMED - Président de l'association Urgence maisons
fissurées
LEBOUCHER ELISE - Députée LFI (France Insoumise)