Ce lundi 25 novembre, une centaine de parents d'élèves, a bloqué toute la matinée l'école Saint-André de la cité de La Castellane, au nord de Marseille, dans le 16ᵉ arrondissement. Ils dénoncent l'insalubrité des locaux ne permettant pas d'accueillir les élèves dans de bonnes conditions et le manque de transparence de la mairie.
Effondrement du sol, risque d'inondation, fissures sur les murs. Les parents d'élèves de l'école Saint-André La Castellane, située dans les quartiers nord de Marseille, ont dénoncé, ce lundi 25 novembre, l'insalubrité du bâtiment et l'inaction des pouvoirs publics. Une centaine de personnes s'est mobilisée pour se faire entendre devant le portail de l'école. Des travaux avaient commencé début 2023. Mais depuis plusieurs mois, la société italienne en charge des rénovations connaît des difficultés financières, la poussant à stopper le chantier.
"Elle est à l'abandon l'école", "on a peur qu'elle s'écroule", "la maternelle est désossée", ont scandé ce lundi matin ces parents d'élèves mobilisés, inquiets pour la sécurité de leurs enfants. Selon eux, le bâtiment insalubre ne peut accueillir les écoliers dans de bonnes conditions.
Devant l'école, une représentante de la mairie centrale est venue échanger avec les parents d'élèves en colère. Rapidement, le ton monte. "Ça fait trois ans que vous êtes là et vous n'avez rien fait", l'interpelle une des manifestantes.
"On se sent pris pour des idiots, nous confie Sabrina Naitali, déléguée de parents d'élèves de cette école du 16ᵉ arrondissement de Marseille. On a assisté à plusieurs réunions. On nous donne plusieurs versions. Un coup, la société a fait faillite. Une autre fois, elle demande un million d'euros supplémentaire. On a l'impression qu'ils nous mentent. Il n'y a pas une personne qui va être sincère et nous dire les choses."
"On ne travaille pas dans des conditions optimales"
Des enseignants se sont aussi mobilisés, ce lundi matin, pour que les travaux reprennent au plus vite. Ils dénoncent les conditions déplorables dans lesquelles ils travaillent. "C'est un ras-le-bol de voir que personne n'écoute ce que l'on peut signaler, dénonce une enseignante qui y travaille depuis plus de 14 ans. Ici, il y a une infiltration de pluie, la cour s'affaisse aussi d’un côté de l'école."
Elle explique également qu'aucun rapport d'expertise n'a été livré suite à un incendie qui s'est déclaré il y a dix ans. "On nous avait indiqué qu'il fallait déplacer la bibliothèque parce que ça faisait trop de poids. Aujourd'hui, on accueille plus de 100 élèves de maternelle avec leurs enseignantes et leur matériel. On dépasse largement une bibliothèque d'école."
L'enseignante pointe aussi du doigt l'hypocrisie du gouvernement lors de la venue d'Emmanuel Macron il y a deux ans à Marseille, dans le cadre du plan Marseille en grand. "Il était fier de faire de notre école une vitrine de la rénovation des écoles du plan Marseille. Et aujourd'hui, on est une des seules écoles qui subit." C'est avec lassitude qu'elle nous confie réfléchir à quitter l'établissement, fatiguée par l'inaction politique.
Il y a une urgence et personne ne réagit.
Sébastien Delogu, député de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhôneà France 3 Provence-Alpes.
Sébastien Délogu, député de la 7ᵉ circonscription, en charge de la cité de La Castellane, était présent pendant la mobilisation. Il dénonce l'arrêt complet des travaux, entamés début 2023. "On nous dit que la société a fait faillite. Mais est-ce que vous avez apporté une solution de substitution aux parents ou est-ce que vous voulez laisser des enfants, entassés dans un même lieu où aujourd'hui, il y a des fissures grandissantes qui mettent en péril la vie du corps enseignant et de ces enfants ?", interpelle Sébastien Delogu.
En mars 2024, l'élu a reçu un courrier de la mairie annonçant que les travaux allaient reprendre "dans les prochaines semaines". Les travaux n'ont depuis toujours pas redémarré. "On a toujours l'impression d'être des habitants de seconde zone. Parce qu'ici, c'est La Castellane", poursuit Sébastien Delogu.
La mairie promet de reprendre les choses en main
L'école primaire et maternelle fait partie des rénovations annoncées par le plan "Marseille en Grand". L'établissement scolaire, dont les travaux sont estimés à 18 millions d'euros, aurait dû être livré en septembre 2024. "Toutes les mesures légales sont prises et seront prises pour faire en sorte que le chantier puisse redémarrer le plus vite possible. Et en même temps, que les enfants puissent être dans les meilleures conditions possibles le temps du chantier", se justifie auprès de France 3 Provence-Alpes l'adjoint au maire de Marseille, en charge du Plan écoles et du bâti scolaire, Pierre-Marie Ganozzi.
Le maire de Marseille recevra dans les prochaines semaines l'ensemble des parents d'élèves de l'école Saint-André La Castellane.
Cette manifestation arrive le jour même où Pierre-Marie Ganozzi a signé un prêt de 200 millions d'euros avec la Banque de Développement du Conseil de l'Europe (CEB) dans le cadre du Plan écoles.
Article écrit avec Estelle Mathieu.