Municipales 2020. Questions ouest : ces maires ruraux qui ne se représentent pas

Plus qu'un mois avant les municipales... A l'approche de cette date, un constat : un peu plus d'un quart des maires sortants ne brigueront pas de nouveau mandat.

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Ils sont sur le pont 7 jours sur 7. Occupés à gérer les conflits de voisinage, les demandes de permis de construire, ou encore les budgets de la commune. 

Fatigués, en manque de reconnaissance, certains ont décidé de jeter l'éponge. Le monde rural semble être à bout de souffle. Alors quel avenir pour ceux qui les représentent ? 
 

"Est-ce-qu'ils vont venir avec un fusil chez nous ?"

Pascal Hervé est maire d'une commune bretonne de 1 800 habitants. Elu en 2014, il ne s'imaginait pas qu'un jour, il serait la cible d'insultes. Ses pneus ont été crevés à neuf reprises. Il a même reçu des menaces de mort par courrier. 

"T'imagines mon fils, 11 ans, tomber sur le courrier hier ? C'est lui qui l'a ouvert. La question : papa, est-ce-qu'ils vont venir avec un fusil chez nous ?", raconte Pascal Hervé, maire (SE) de Bazouges-la-Pérouse.

La violence on l'a là, c'est un dépotoir de haine une mairie - Pascal Hervé, maire (SE) de Bazouges-la-Pérouse

Avec toujours moins de moyens, difficile de satisfaire des citoyens de moins en moins reconnaissants. Les maires ont le blues.

"Six ans, c'est long, il y a des situations de famille, des situations professionnelles aussi, qui changent, pour les uns comme pour les autres", explique-t-il, "tu ne peux pas demander à certaines personnes d'être six ans à fond".

Malgré tout, Pascal Hervé se représentera aux prochaines municipales, très attaché à la fonction.
 

"Ça décourage un petit peu"

Céline Auriau est maire d'un petit village sarthois de 160 habitants. Elle décroche son fauteuil à seulement 33 ans. Durant son mandat, une chose l'a marquée, la lourdeur administrative imposée aux collectivités.

"On peut apprendre sur le tard, tout le monde peut apprendre. mais pur lancer un projet, il faut faire plein, plein, plein de démarches. Ça décourage un petit peu", dit la maire (SE) de Saint-Georges-de-la-Couée.

En 2016, sa commune est touchée par de graves inondations. L'élue prend alors toute la mesure des responsabilités, attachées à sa fonction.

"Quand on a 42 maisons sinistrées par des intempéries, qu'est-ce-qu'on fait ? On est tout seul, qu'est-ce-qu'on fait ? "Allo, la préfecture !" il n'y a pas grand monde qui vient vous aider."

La jeune femme ne se représentera pas en mars prochain. Elle se dit en revanche prête à partager un peu de son expérience. Mais pour le moment, aucun candidat pour assurer la relève.
 

Sept mandats

A la frontière mayennaise, Chemiré-en-Charnie, 220 habitants. A sa tête depuis 1977, Michel Coutelle. 42 ans de mandat.

Pour cet ancien agriculteur, la ruralité est mal représentée dans l'Hexagone. Souvent oubliée, avec des budgets qui ont fondu au fil des années.

"Les moments durs, c'est les finances. C'est comme dans un ménage, quand il n'y pas d'argent, on ne fait pas ce qu'on veut", explique Michel Coutelle, maire (SE) de Chemiré-en-Charnie.

Sept mandats derrière lui, et ce sera le dernier, malgré un bilan général positif.


Les 15 et 22 mars prochain, les Français voteront pour désigner leurs maires. En France, comme en Bretagne et dans les Pays de la Loire, plus d'un quart ne se représenteront pas. 

Le reportage de notre rédaction

 
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