"Ça peut être le coup de grâce", les craintes des agriculteurs normands face au risque d'un accord de libre-échange avec le Mercosur

Des mobilisations d'agriculteurs sont prévues lundi 18 novembre 2024 contre un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur. Des agriculteurs normands partagent leurs craintes d'une concurrence agricole venue d'Amérique du Sud.

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La colère gronde dans le milieu agricole. À l'approche de l'examen de l'accord de libre-échange entre les pays du Mercosur et l'Union européenne, au G20, les agriculteurs préparent une action nationale, lundi 18 novembre 2024. Et ça commence dès dimanche soir dans le département de l'Eure.

Ils redoutent une concurrence déloyale de ces produits venus d'Amérique du Sud qui n'ont pas les mêmes normes que celles imposées par l'Union européenne.

"Il y a des produits qui sont utilisés dans leur agriculture, qui ne sont pas autorisés en France. Le Mercosur tel qu'il a été présenté, ne peut pas être accepté. Il faut que les contraintes qu'on nous impose, soient les mêmes partout", affirme Guillaume Lebas, agriculteur en Seine-Maritime, au micro d'Eric Proenca-Pina, journaliste France 3 Normandie.

Un sentiment amer

L'exploitant redoute que l'entrée de ces produits sur le marché puisse faire craquer des agriculteurs déjà fragilisés. "Ça peut être le coup de grâce pour certains", redoute Guillaume Lebas.

Ce producteur laitier avait déjà manifesté au mois de janvier 2024. Les annonces gouvernementales à l'issue de la mobilisation n'ont pas amélioré son quotidien. 

On retourne manifester parce qu'on se rend compte qu'on a éteint un peu le feu avec des promesses, mais aujourd'hui, dans les faits, il n'y a rien qui a vraiment été fait.

Guillaume Lebas, agriculteur en Seine-Maritime

Une potentielle casse des prix

Même inquiétude du côté de l'exploitation de Romain Courval, à Combray dans le Calvados. Ce jeune agriculteur a repris l'exploitation familiale de vaches charolaise, il y a un an. L'ombre du Mercosur lui fait craindre pour son avenir. "Je pense qu'une grande quantité de viande qui entrerait sur le marché, ça va nous faire baisser le marché d'un coup. Une baisse de prix assez rapide, on aurait du mal à la tenir sur l'exploitation", déplore l'exploitant et vice-président des Jeunes agriculteurs (JA) du Calvados, au micro de Camille Perriaud, journaliste à France 3 Normandie.  

Des rassemblements sont organisés lundi 18 novembre dans toute la France, à l'appel de la FNSEA et de JA, notamment devant la préfecture du Calvados. Des actions locales ont déjà eu lieu  comme des radars recouverts de branche, dans l'Eure, la nuit du 15 au 16 novembre.

"Ce n'est pas une partie de plaisir d'aller manifester, on préfère rester sur nos exploitations. Si nous n'avons pas une réponse assez rapidement et claire, la tension va encore monter encore d'un cran", précise Romain Courval, qui sera présent avec ses collègues devant la préfecture. 

Parmi les revendications des agriculteurs, la paperasse administrative, de meilleurs revenus, un meilleur accompagnement des filières, énumère la FNSEA.

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